Ce que vos lèvres disent de votre santé

Les empreintes digitales font désormais parties de l'ancien monde. La prochaine étape ? Les empreintes labiales. À l'image des rainures sur nos doigts, celles sur nos lèvres se forment au stade embryonnaire et sont censées rester comme telles tout au long de notre vie. Si la police scientifique n'a généralement pas recours aux empreintes labiales pour confondre un criminel, ces dernières peuvent...

Oct 1, 2024 - 17:20
Oct 1, 2024 - 18:13
Ce que vos lèvres disent de votre santé

Les empreintes digitales font désormais parties de l'ancien monde. La prochaine étape ? Les empreintes labiales. À l'image des rainures sur nos doigts, celles sur nos lèvres se forment au stade embryonnaire et sont censées rester comme telles tout au long de notre vie. Si la police scientifique n'a généralement pas recours aux empreintes labiales pour confondre un criminel, ces dernières peuvent être révélatrices de la santé d'une personne, notamment de sa prédisposition génétique à présenter une fente labiale ou palatine, entre autres formations congénitales les plus fréquentes.

Au Center for Craniofacial and Dental Genetics de l'université de Pittsburgh, aux États-Unis, la directrice Mary Marazita et la généticienne Katherine Neiswanger étudient les fondements génétiques de la fente labiale ou de la fente palatine depuis plus de vingt ans. Elles se sont récemment penchées sur les traits faciaux, dont la forme des lèvres, afin de déterminer si certaines caractéristiques physiques pouvaient être liées.

Selon la généticienne, s'il n'existe pas un seul et unique système de classification, plusieurs catégories d'empreintes labiales se dessinent : des lignes verticales droites, des « branches » qui s'étendent sur les lèvres à la manière de racines d'arbres, des hachures et des volutes circulaires. Il semble exister un lien de corrélation entre les volutes, notamment celles présentes sur la lèvre inférieure, et une probabilité de posséder des gènes associés aux fentes labiales et autres troubles oro-faciaux pouvant compliquer l'allaitement d'un nourrisson.

Elle ajoute que l'étude des empreintes labiales est un domaine récent ; c'est la raison pour laquelle une corrélation nette avec les troubles oro-faciaux n'est pas encore tout à fait établie. Avec les progrès technologiques, ces recherches pourraient un jour déboucher sur des diagnostics précoces, probablement in utero. D'après la directrice et la généticienne, d'autres traits, au-delà des empreintes labiales (comme la forme du visage ou certaines caractéristiques vocales) peuvent être le signe d'une prédisposition génétique sous-jacente à certains troubles. « Les pièces du puzzle commencent tout juste à s'assembler et c'est très prometteur », s'enthousiasme Katherine Neiswanger.