Saisine de l’ONU par Tidjane Thiam, le gouvernement répond !

Le président du PDCI RDA, M. Tidjane Thiam, a saisi le Comité des droits de l’homme des Nations Unies suite à sa radiation de la liste électorale. Le gouvernement ivoirien vient de lui donner une première réponse avant toute conclusion de l’institution internationale.
Le gouvernement ivoirien répond cash à Tidjane Thiam
La Côte d’Ivoire va aller à des élections présidentielles en octobre prochain, probablement sans les plus grands leaders de l’opposition. Le président Laurent Gbagbo, condamné à 20 ans de prison pour une supposée casse de la BECEAO, est privé de ses droits civiques. Il est de ce fait soustrait de la liste électorale alors même que la BECEAO affirme n’avoir été victime d’aucune casse.
Comme le président Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro du COJEP et de de GPS ont, eux aussi, été soustraits de cette liste suite à des condamnations judiciaires. C’est à ce beau monde qu’a été ajouté Tidjane Thiam, leader du PDCI RDA et candidat déclaré à l’élection présidentielle d’octobre prochain. La justice ivoirienne a là aussi prononcé son retrait de la liste électorale pour double nationalité franco-ivoirienne non reconnue par l’État de Côte d’Ivoire.
Entre-temps, le leader du PDCI s’est libéré de sa nationalité française et est donc maintenant strictement ivoirien. Le ministère de la Justice de Côte d’Ivoire a d’ailleurs levé les doutes sur sa nationalité ivoirienne, ce qui rend incompréhensible son retrait de la liste électorale et donc le rejet certain de sa candidature à l’élection à venir. La justice ivoirienne justifie sa décision par le fait qu’il avait encore la double nationalité au moment de son inscription sur la liste électorale.
C’est dans ces conditions que Tidjane Thiam a saisi le comité des droits de l’homme de l’ONU, auquel la Côte d’Ivoire est membre, pour une meilleure lecture du droit.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse d’après Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement ivoirien a été interrogé sur un possible alignement de la Côte d’Ivoire sur une éventuelle décision des Nations Unies. Le Ministre Amadou Coulibaly a répondu en conseillant au journaliste d’adresser ses questions à la CEI, mais pour ce qui concerne une décision de l’ONU contraire à celle des juridictions nationales, il a ajouté : « Il est normal qu’un citoyen saisisse toutes les juridictions qu’il pense pouvoir saisir. Nous apprécierons une fois que les conclusions auront été rendues. »
Il a ensuite ajouté : « Ce n’est pas la première fois que des institutions internationales ont été saisies. La Côte d’Ivoire est un État souverain. C’est vrai que la Côte d’Ivoire est signataire de beaucoup de conventions et sait respecter ces conventions tant qu’elles n’empiètent pas sur notre souveraineté. »
En français facile, une décision qui serait contraire à celle de la justice souveraine de Côte d’Ivoire sera probablement ignorée, comme toutes les précédentes dans les cas Laurent Gbagbo et Guillaume Soro devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Malgré les demandes de cette institution d’une réintégration de ces opposants dans le jeu politique national, le gouvernement Ouattara s’est refusé à appliquer les recommandations. La même chose pourrait se produire dans le cas Tidjane Thiam.