Elle a atteint les plus hauts sommets de la planète et veut passer le relai aux grimpeurs handicapés

En franchissant la ligne invisible des 8 300 m d’altitude, Carla Pérez perçoit la différence.
« Avant ce mur, tu contrôles encore tes pensées et tes gestes », explique-t-elle. Au-delà, le corps répond lentement aux ordres ; le froid et l’épuisement ne lui laissent aucun répit.
Dans le monde, seuls cinq des quatorze sommets à 8 000 m dépassent les 8 300 m : l’Everest, le K2, le Makalu, le Kangchenjunga et le Lhotse. L’Équatorienne de 42 ans a déjà atteint les trois premiers sans apport d’oxygène et elle entend bien compléter la liste, toujours sans cette aide. Mais cette grande alpiniste aide aussi les autres à dépasser leurs limites grâce
au projet Más Allá de una Cima (« Au-delà d’un sommet »).
Chaque mois, dans son pays natal, il permet à des Équatoriens handicapés d’aller dans les montagnes avec des guides. Elle a créé cette association en partie en souvenir d’un oncle atteint de paralysie cérébrale. « Chaque fois que j’étais en haut, je pensais : Mon Dieu, comme il aimerait être ici », raconte Carla Pérez.
Pour elle, l’alpinisme sans assistance est une « exploration de notre corps et de nos limites », sans oublier « une très grande connexion avec notre Mère Terre ». Parce que, dit-elle, la première chose que nous faisons en naissant, c’est respirer.
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