La cinglante réponse du Bénin à Abdourahamane Tiani


Les hostilités se poursuivent entre le Bénin et le Niger. Cotonou a répondu aux nouvelles accusations et allégations du général Abdourahamane Tiani. Sur la fermeture de la frontière, le Bénin souhaite une régulation de la situation, mais assure que le refus des autorités nigériennes ne va pas créer la catastrophe.
Accusations de Tiani : le Bénin répond avec fermeté
Les accusations répétitives du président nigérien commencent visiblement à agacer du côté de Cotonou. Dans un récent entretien, le général Tiani s’est lancé dans une série d’accusations, réitérant ses affirmations selon lesquelles le Bénin parrainerait les terroristes et serait complice de troupes françaises. Il s’attaque aux autorités béninoises, notamment au président Patrice Talon qu’il accuse d’être à la solde de la France.
Face à ces allégations et accusations, le Bénin apporte une réplique à travers son ministre des Affaires étrangères. Le patron de la diplomatie béninoise a rejeté avec vigueur les accusations de Tiani. Selon le ministre Olushegun Adjadi Bakari, les propos du président nigérien sont « inacceptables et injustes ». « Ce sont des accusations graves et sans fondements », a-t-il martelé.
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Pour le ministre, dire que son pays parraine les terroristes n’a rien de logique. Il affirme que le Bénin combat constamment la menace terroriste sur son sol « en provenance des pays voisins ». Ce combat est fait au prix d’énormes sacrifices qui coutent la vie à des soldats béninois. « Tenter d’associer notre pays à de telles pratiques est non seulement inacceptable, mais aussi profondément injuste à l’égard de nos forces de défense et de sécurité et de notre peuple tout entier », a dit Olushegun Adjadi Bakari.
Bénin : croissance économique en hausse malgré la fermeture de la frontière nigérienne
Dans son intervention, le général Abdourahamane Tiani a déclaré : « Tant que le Bénin ne comprendra pas que notre combat n’est pas dirigé contre lui, mais contre les troupes françaises, la frontière restera fermée ». À cette déclaration qui s’apparente à une menace, le Bénin a réagi. Selon le ministre des Affaires étrangères, malgré la fermeture de la frontière nigérienne, l’économie béninoise se porte bien. Il fait savoir qu’en 2024, le Bénin a enregistré une croissance économique de 7,5 %, « bien au-delà des prévisions ».
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Le ministre béninois a clairement indiqué qu’il ne revient pas au Niger de choisir au Bénin ses partenaires internationaux. Olushegun Adjadi Bakari assure que le Bénin respecte la souveraineté du Niger et demande au Niger d’adopter la même posture vis-à-vis de son pays. « Le Bénin ne se laissera jamais dicter ses choix de coopération et de partenariat qui relèvent exclusivement de sa souveraineté nationale », a-t-il déclaré.
Les autorités béninoises ont décidé de rester loin des invectives pour se consacrer à relever les défis de développement. Le Bénin choisit la paix, « mais ne transigera jamais sur son honneur ni sur sa souveraineté ».