Vous rêvez de la Côte d'Azur ? Laissez-vous tenter par ces villes au charme paisible

Tranquille, préservée et souvent méconnue, découvrez la facette la plus douce de la Côte d’Azur. Vence arbore l’héritage artistique d’Henri Matisse et de Marc Chagall. La Turbie, quant à elle, porte encore le poids de l’ambition romaine avec son monument antique qui surplombe le paysage. Enfin, à Roquebrune-Cap-Martin, visions modernistes et mythes médiévaux se partagent les mêmes falaises baignées de soleil.
VENCE : FAIRE DES RAYONS DU SOLEIL TOUT UN ART
Nichée dans les collines ondoyantes qui s’étendent de la Méditerranée aux Préalpes, Vence n’est pas une ville tape-à-l’œil. Sa périphérie peut sembler peu attrayante, avec pour comité d’accueil une étendue d’immeubles d’habitation ordinaires. Il faut toutefois vous aventurer au-delà du rond-point et pénétrer dans le centre historique, où la ville commence à révéler ses secrets. Enfermés dans des murs médiévaux en grande partie intacts, ses galeries d’art, ses boutiques et ses cafés avec terrasse font partie de la trame tissée par des siècles d’histoire.
Steve Wilkison, originaire de Californie, qui s’est installé à Vence en 2016 et propose désormais des visites guidées de la ville, le comprend bien. « Bien que près de 20 000 personnes vivent ici, on a l’impression d’être dans un village, avec des rues sinueuses, des marchés animés et un riche passé romain », partage-t-il. « Faites une randonnée sur le baou des Blancs, explorez les villages aux alentours ou participez aux fêtes locales qui célèbrent l’héritage profond de Vence. »
L’un des temps forts de la visite de Steve est le passage à la cathédrale Notre-Dame de la Nativité, la plus petite cathédrale du pays, qui a pris sa forme définitive à partir du 11e siècle. Construite sur les ruines d’un temple romain, elle est ornée d’une mosaïque de Marc Chagall. Place Clemenceau, les vestiges sont encore visibles au niveau du mur extérieur ouest de la cathédrale.
Le monument le plus célèbre de Vence, la chapelle du Rosaire, est une petite chapelle conçue et décorée par l’artiste Henri Matisse. En mauvaise santé et craignant l’occupation de Nice par les nazis, il s’est retiré à Vence en 1943. Matisse a vécu à la villa Le Rêve où il a commencé ce qu’il appelait sa « seconde vie », une période prolifique durant laquelle il a expérimenté de nouvelles formes d’art, comme ses désormais célèbres papiers découpés.
Recouverte de tuiles bleues et blanches qui brillent sous les rayons du soleil, la chapelle du Rosaire est considérée comme un chef-d’œuvre de l’art religieux du 20e siècle. Des vitraux aux teintes bleues, vertes et jaunes inondent les murs blancs d’une lumière changeante. Depuis les jardins environnants, la ville se dévoile en petites strates, telle que Raoul Dufy l’a immortalisée dans son tableau Vence.
LA TURBIE : RUINES ROMAINES ET PANORAMAS À COUPER LE SOUFFLE
Voyager vers l’est depuis Vence vous mènera à La Turbie, un village perché bien au-dessus de la Méditerranée et situé au nord de Monaco. L’imposant trophée d’Auguste domine le paysage et offre un aperçu de la majesté et de l’ingénierie de l’Empire romain. Également connu sous le nom de Tropaeum Alpium, ce superbe monument a été érigé entre 7 et 6 avant J.-C. pour célébrer la victoire de l’empereur Auguste sur les peuples alpins et sa Pax Romana, soit littéralement la « paix romaine ».
En partant de ses ruines, une petite marche vous mènera au cimetière de La Turbie, situé au sommet d’une colline. Une fois sur place, celles et ceux qui ne se doutent de rien seront récompensés de leurs efforts par des vues panoramiques sur les Préalpes et la mer Méditerranée. La Monaco glamour, en contrebas, semble assez proche pour être touchée, étincelante avec ses gratte-ciel de verre et d’acier, ainsi que ses yachts de luxe ancrés dans le port Hercule.
Les ruelles pavées du village médiéval de La Turbie sont délicieusement paisibles, avec leurs maisons aux volets couleur miel et leurs chats endormis étendus au soleil. Les foules de touristes qui envahissent des communes comme celles d’Eze ou encore de Villefranche-sur-Mer semblent ne pas avoir conscience du charme de ce village tranquille, ainsi que du réseau de sentiers de randonnée et de pistes cyclables qui serpentent dans les collines aux alentours.
Le village se trouve au point le plus élevé de la Grande Corniche, une route panoramique construite sous le règne de Napoléon Bonaparte au début des années 1800. Le parc naturel départemental de la Grande Corniche offre des sentiers bien entretenus et des points de vue exceptionnels, ce qui en fait un lieu incontournable pour les personnes amoureuses de la nature. La Tête de Chien est un promontoire rocheux qui s’impose comme l’un des sites préférés de la population locale.
ROQUEBRUNE-CAP-MARTIN : LÀ OÙ LES ARCHITECTES SE PRENNENT À RÊVER
À l’est de Monaco, ancrée sur le flanc d’une montagne rocheuse, Roquebrune-Cap-Martin constitue un lieu de pèlerinage pour les personnes amatrices d’architecture. Des guides de Cap Moderne possédant de solides compétences vous emmèneront le long de la promenade du front de mer qui porte le nom du controversé mais brillant architecte Le Corbusier, qui a passé les dernières années de sa vie près de cette eau avant de se noyer tragiquement dans la Méditerranée en 1965.
Son humble lieu de retraite en bord de mer, une cabane en bois d’à peine 15 mètres carrés, appelée le Cabanon, peut être visité. À côté, une structure bien plus élégante s’élève : la villa E-1027, conçue par Eileen Gray, architecte et designeuse mobilier pionnière qui est devenue célèbre au début du 20e siècle.
Cette villa est un symbole des débuts du modernisme. Elle suit les cinq points de l’architecture moderne de Le Corbusier : des pilotis, un toit-jardin, de grandes fenêtres en longueur, un plan libre et une façade libre. Restaurée avec soin et ouverte au public en 2021, elle continue d’attirer architectes, artistes et esthètes près d’un siècle après avoir été achevée.
Le village médiéval de Roquebrune-Cap-Martin est niché dans les falaises qui s’élèvent depuis la mer. Interdit aux voitures, il est accessible en bus ou par un escalier escarpé qui grimpe depuis la route principale, tel un défi lancé à quiconque souhaiterait le visiter. Ses gracieux porches voûtés et ses murs couverts de fleurs constituent le cadre des ruines d’un château datant du 10e siècle, l’un des plus anciens de France. Autrefois propriété de la puissante dynastie Grimaldi, puis vendu à un riche Anglais, il a été restitué à la ville de Roquebrune-Cap-Martin en 1921. Le paysage qui se dévoile depuis ses remparts est sensationnel : Monaco et la France à l’ouest, l’Italie à l’est, et une palette de bleus méditerranéens à perte de vue.
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