Qu’est-ce que ce « point d’interrogation » trouvé par la NASA dans l’espace ?

Mai 15, 2025 - 16:50
Qu’est-ce que ce « point d’interrogation » trouvé par la NASA dans l’espace ?

Ce qui semble être un point d'interrogation céleste a fait irruption dans une photo des deux étoiles les plus célèbres de notre galaxie il y a deux ans.

Ce symbole a été repéré sur une nouvelle image prise par le télescope spatial James Webb, montrant les étoiles naissantes Herbig-Haro 46/47, très connues et fréquemment observées par les astronomes. Ces deux astres peuvent fournir des indices sur la façon dont notre propre soleil s'est formé. Elles sont relativement proches de la Terre, à environ 1 400 années-lumière, et relativement jeunes puisqu'elles n'ont que quelques milliers d'années. Elles sont encore en gestation et ne sont pas encore techniquement « nées » car la naissance est marquée par le début de leur propre fusion nucléaire, les étoiles commençant ainsi à briller.

Cette image est la première des protoétoiles jumelles prise par l’instrument NIRCam du télescope spatial James Webb grâce au rayonnement infrarouge qui pénètre la poussière cosmique plus facilement que celle du spectre visible. C’est la première fois que ces objets ont été photographiés à ces longueurs d'onde à une si haute résolution.

L'étonnante sensibilité du télescope a permis de prendre en photo le « point d'interrogation » rouge incandescent situé au centre inférieur de l'image. L'objet se trouve loin de notre planète, peut-être à des milliards d'années-lumière, indique Christopher Britt, scientifique chargé de la pédagogie et de la vulgarisation au Space Telescope Science Institute, un institut fondé par la NASA qui gère et dirige la recherche faite avec les télescopes spatiaux Hubble et James Webb, qui a participé à la planification de ces observations.

Selon Christopher Britt, le « point d'interrogation » serait en fait la fusion de deux galaxies.

« C'est quelque chose que l'on observe assez fréquemment et cela arrive aux galaxies de nombreuses fois au cours de leur vie », explique-t-il. « Cela inclut notre propre galaxie, la Voie lactée... Elle fusionnera avec la galaxie d’Andromède dans environ quatre milliards d'années. »

Les indices indiquant la présence de deux galaxies se trouvent dans la forme étrange du « point d'interrogation ». Il est possible d’observer deux points plus brillants, l'un dans la courbe et l'autre dans le point, qui pourraient être les noyaux ou les centres des galaxies, poursuit-il. La courbe du « point d'interrogation » pourrait correspondre aux « queues » qui se détachent au fur et à mesure que les deux galaxies se déplacent en spirale l'une vers l'autre.

« C'est très joli. C'est un point d'interrogation... Mais vous pourrez aussi trouver deux points, des points-virgules, et tout autre signe de ponctuation, parce que vous avez 10 000 petites taches de lumière dans chaque image prise toutes les demi-heures », explique David Helfand, astronome à l'université de Columbia. Compte tenu du nombre d'objets brillants que nous observons, des formes fortuites nous apparaissent, notre cerveau ayant évolué pour les trouver, ajoute-t-il.

Les astronomes ont déjà observé des objets similaires plus près de la Terre. Deux galaxies en cours de fusion, photographiées par le télescope spatial Hubble en 2008, représentent également à un point d'interrogation, simplement tourné de 90 degrés.

Selon David Helfand, le « point d'interrogation » semble correspondre à un ensemble d’objets, l’un constituant la courbe et l’autre le point, mais il pourrait aussi s'agir d'objets qui se sont alignés par hasard. Il pourrait également être question d'objets qui n’ont aucun rapport entre eux si l'un est beaucoup plus proche de la Terre que l'autre, ajoute-t-il.

Christopher Britt prévient qu’estimer la distance en se basant uniquement sur les couleurs de l'image peut s'avérer délicat. Le rouge du « point d'interrogation » peut signifier que l'objet est très éloigné car les ondes lumineuses s'étirent lorsqu'elles se déplacent dans l'univers en expansion, passant à des longueurs d'onde plus rouges encore, ou qu'il est plus proche et obscurci par la poussière à proximité de l'objet.

Des recherches plus approfondies seraient nécessaires pour déterminer la distance exacte qui nous sépare du « point d'interrogation ». Il serait possible de le faire en mesurant par photométrie les décalages vers le rouge, déterminés par le rayonnement lumineux observé à travers différents filtres, mais cela ne donnerait qu'une estimation de la distance, explique Christopher Britt. La spectroscopie, qui analyse la lumière de la source pour déterminer sa composition chimique, pourrait fournir une distance plus exacte, mais elle nécessite un instrument de mesure distinct.

Compte tenu du nombre d’objets intrigants repérés par le télescope spatial James Webb, le « point d'interrogation » pourrait ne jamais recevoir un tel traitement. Pour l'instant, la source de ce symbole céleste reste un mystère cosmique.

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