Nadia Sabeh est morte : Dieu…, Ariel a si cher payé.
L’actrice et chroniqueuse ivoirienne Nadia Sabeh est morte de façon brutale et déconcertante. Derrière ce départ sans retour, la peine d’un homme : Ariel Sheney, à qui rien n’a été épargné ces dernières années, comme un acharnement du sort pour une faute grave contre les lois de l’univers.
Nadia Sabeh est morte
Sa traversée du désert commence par une ambition : celui d’un artiste qui a longtemps marché dans l’ombre d’une légende, son mentor DJ Arafat.
Mais comme tout prince qui se rêve roi, Ariel Sheney décide de faire ses preuves et se lance dans une carrière musicale. Son mentor le prend mal, convaincu qu’il devait façonner lui-même le bonheur de son poulain, au moment et de la manière qu’il aurait choisis.
Un succès insolent s’abat sur Sheney, et la validation du public n’arrange rien. Les esprits malins s’invitent alors dans la danse et, au nom d’une communication basée sur le buzz, opposent Colonel Lobôffouet au Commandant Sabra.
Cette tentative d’inversion de l’ordre passe très mal. Aux yeux de Sao Tao le Dictateur, elle ne passe même pas du tout.
Comment l’herbe poussée au pied de l’arbre peut-elle déjà se croire forêt ? Pourquoi le petit se nommerait-il colonel quand le grand n’est encore que commandant ? La guerre éclate entre les deux hommes et va atteindre un point culminant.
Ariel Sheney s’affiche avec le fils de son mentor sur les réseaux sociaux. Gros coup de sang du Yôrôbô, touché au plus profond de son âme par cette attitude en apparence anodine.
Pour le Daïshikan, si le sens de la famille habitait encore Ariel Sheney, il aurait d’abord cherché son pardon avant de s’afficher avec Maël sans autorisation.
La séparation devient définitive, et la tentative de DJ Arafat de reprendre le dessus se heurte à un boycott sournois de ses œuvres par le monde du show-business.
Il fait front, parce qu’un guerrier ne recule jamais, « article premier ».
Les supplications de façade de Sré Ariel Jean Arthur dans les médias ne sont, pour Ange Didier Houon, que de la poudre de perlimpinpin.
Ariel connaît la route de la maison, où il pouvait encore aller chercher le pardon.
DJ Arafat est fâché, incompris, et une partie du public se lasse de ses complaintes interminables d’homme blessé.
Sa colère est pourtant à la dimension de l’affection qu’il portait à Ariel Sheney. Mais l’industrie musicale, à l’époque, est branchée sur « Jolie Amina » et ne lui offre pas la même exposition médiatique.
Puis vient la fin.
DJ Arafat meurt lors d’un rodéo urbain à moto et, soudain, le monde se réveille. On comprend qu’il avait été blessé et qu’Ariel Sheney n’a en réalité travaillé qu’à son buzz commercial, pas à une véritable réconciliation avec son ex-mentor.
Cette mort, brutale, violente, inattendue qui a emporté Dj Arafat a pris un pan de l’âme d’Ariel.
Le grand public, souvent très amnésique, réclame désarmais un coupable. Ariel Sheney devient tout de suite l’écran sur lequel chacun projette sa douleur. Son nom s’érode presqu’à jamais.
Après avoir été repoussé aux funérailles de DJ Arafat, Colonel Lobôffouet ne se retrouve plus. Invisible artistiquement, il est rattrapé par une affaire de faux autour du “faux général des Nations unies”.
Ses comptes sont bloqués, et l’artiste tombe sous contrôle judiciaire.
Et pourtant, dans cette nuit sombre de toutes les tempêtes. un phare résiste :
Nadia Sabeh.
Sa joie de vivre, sa grâce naturelle, sa lumière inextinguible, redonne à Ariel un souffle nouveau, une raison d’espérer, une promesse de renaissance.
Mais le brouillard revient avec le foudroyant cancer de Nadia, qui déstabilise à nouveau son équilibre. Pendant plusieurs mois, le rayon de soleil abidjanais lutte contre la maladie, et Ariel s’accroche à elle comme à sa dernière bouée de sauvetage.
L’épreuve est dure, mais les Sré, tels une digue, refusent de céder.
Nadia connaît un regain de forme et ils croient la maladie vaincue.
Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, le contrôle judiciaire d’Ariel Sheney est levé.
L’artiste pense enfin pouvoir se relancer, loin d’imaginer qu’il perdrait son épouse, son alliée, son refuge.
Une rechute soudaine frappe son sanctuaire, détruit sa pierre angulaire, brise ses rêves.
Nadia Sabeh est morte, comme si son ultime combat n’avait eu pour finalité que de réhabiliter judiciairement l’homme qu’elle a tant aimé.
Nadia Sabeh est morte, quelle suite, quel avenir, quel devenir ?
Dieu… Ariel a payé trop cher.