Ce qu'il faut savoir si vous voyagez pendant la saison des ouragans

Juin 19, 2025 - 08:50
Ce qu'il faut savoir si vous voyagez pendant la saison des ouragans

Des journées longues et douces, des eaux turquoise étincelantes, voilà des ingrédients incontournables pour une escapade tropicale. Mais si vous prenez le risque de partir pendant la saison des ouragans, le tableau pourrait être tout autre. Pour autant, cela ne signifie pas nécessairement qu’il faut renoncer à voyager. À vrai dire, les prix pratiqués hors saison et l’absence de foules rendent la saison des ouragans particulièrement attractive pour certains. Voici comment se préparer au mieux.

 

OURAGAN, CYCLONE, TYPHON : QUELLE DIFFÉRENCE ?

Regroupés sous le nom collectif de cyclones tropicaux, les ouragans, les cyclones et les typhons sont en substance le même phénomène : de puissantes tempêtes tourbillonnantes qui se forment au-dessus des eaux tropicales ou subtropicales. La principale différence réside dans l’endroit du globe où elles se forment. Le terme ouragan sert à désigner des tempêtes de l’Atlantique Nord et de l’est du Pacifique qui touchent principalement les États du sud des États-Unis, les littoraux est et ouest du Mexique et la plupart des îles des Caraïbes. Les typhons sont des tempêtes du nord-ouest du Pacifique qui touchent principalement des pays d’Asie du Sud-Est, comme le Vietnam et les Philippines, ainsi que leurs voisins d’Asie de l’Est, la Chine et le Japon. Les cyclones sont quant à eux des tempêtes du Pacifique-Sud et de l’océan Indien : ils frappent des pays d’Asie du Sud tels que l’Inde et le Bangladesh, des pays d’Afrique de l’Est comme Maurice, et certaines parties de l’Australie.

COMMENT LES CYCLONES TROPICAUX SE FORMENT-ILS ?

Les cyclones tropicaux ne peuvent se former que lorsque certaines conditions sont remplies. Une condition cruciale est la température de surface de l’océan, qui doit atteindre au moins 26°C ; celle-ci entraîne une évaporation rapide de l’eau et la formation de nuages de pluie. À mesure que la vapeur d’eau s’élève, elle réchauffe l’air autour d’elle, qui s’élève lui aussi et laisse un vide. Ce vide est rempli par de l’air plus froid qui se réchauffe et s’élève également, créant ainsi un cycle qui alimente le système dépressionnaire.

Une autre condition cruciale est l’endroit, qui doit se trouver à au moins cinq degrés de latitude par rapport à l’Équateur. Là, la force de Coriolis, générée par la rotation de la Terre sur son axe, affecte la direction du vent. En frappant le système dépressionnaire sous certains angles, le vent provoque une rotation du système en formation. Si ces conditions idéales persistent, la tempête grossit jusqu’à devenir un cyclone tropical. Mais si l’une de ces conditions change (baisse de température ou changement de direction du vent), alors la tempête peut perdre en puissance et se dissiper.

 

QUAND A LIEU LA SAISON DES OURAGANS ?

Généralement, le public associe les ouragans à la saison de l’Atlantique Nord, qui court du officiellement du 1er juin au 30 novembre. Cependant, dans l’est du Pacifique, la saison des ouragans commence en fait un peu plus tôt, le 15 mai, et s’achève le 30 novembre également. Bien entendu, des tempêtes peuvent également se produire avant ou après. Ailleurs, les typhons dans le nord-ouest du Pacifique sont susceptibles de surgir toute l’année, mais sont plus fréquents de juillet à novembre, tandis que les cyclones ont tendance à apparaître de la fin octobre à mai environ.

 

COMMENT LES VOYAGEURS DEVRAIENT-ILS SE PRÉPARER ?

Les cyclones tropicaux sont imprévisibles : parfois ils s’essoufflent avant que la tempête n’atteigne les terres et parfois ils dévient au dernier moment. Ainsi, si une grosse tempête peut s’avérer dévastatrice, il est possible de ne subir rien de plus que des vents violents et de fortes pluies. Il est toutefois nécessaire d’avoir une véritable compréhension des endroits que vous visitez et de les respecter, ainsi que le rappelle Tanekka Fleary, conceptrice de voyages et fondatrice de Golden Grenadine Travel. Vous devriez garder un œil sur les conditions météorologiques avant et pendant votre voyage. « Prévoyez de quoi tenir plusieurs jours sans électricité ou sans réseau, ajoute-t-elle. Je recommande toujours de s’assurer d’avoir un chargeur fonctionnant à l’énergie solaire, une lampe torche, des en-cas et du liquide en petites coupures. » Sacs étanches, trousses de premiers secours et batteries externes peuvent également s’avérer utiles.

Il est également judicieux de vérifier auprès de votre fournisseur d’hébergement ou de votre voyagiste quelles politiques et procédures ils mettent en œuvre en cas de catastrophes naturelles. « Hôtels, complexes touristiques, villas et consorts devraient disposer d’infrastructures intégrées : abris sécurisés désignés, volets anti-tempête et stocks de nourriture et d’eau », explique Danielle Barker, directrice de Little Harbour Estates, entreprise de locations de villas à Anguilla. Des politiques de réservation flexibles peuvent également vous faciliter la tâche si vous deviez annuler ou reprogrammer votre voyage. Une fois sur place, faites en sorte de rester conscient des procédures d’urgence et des plans d’évacuation et surveillez les mises à jour météorologiques et les recommandations émanant des autorités locales.

L’ASSURANCE VOYAGE COUVRE-T-ELLE LES CYCLONES TROPICAUX ?

La couverture dépend du type de police dont vous bénéficiez, mais le timing a son importance également. « Si vous souscrivez une police après qu’une tempête s’est déjà formée ou vu attribuer un nom, elle devient un “événement connu” et a peu de chances d’être couverte », prévient Jonathan Frankham, directeur général Royaume-Uni et UE de la compagnie d’assurance World Nomads. Si vous avez des doutes concernant quoi que ce soit, vous devriez contacter votre assureur pour les dissiper. Et si vous êtes touché par une tempête, la plupart des assureurs exigeront d’abord que vous tentiez de récupérer tout frais auprès de votre prestataire de voyage, ce qui peut rallonger les démarches. Cependant, si vous préférez ne pas voyager du tout, mieux vaut temporiser. Si une tempête est prévue, les vols pourraient être annulés et les hôtels fermés, ce qui se traduirait par un remboursement automatique dans la plupart des cas, surtout si votre voyage fait partie d’un forfait. En cas d’incertitude, il peut être utile de contacter les opérateurs ; même s’ils ne vous laissent pas annuler, il est possible que vous puissiez repousser, même s’ils n’ont aucune obligation légale de le faire.

 

QUID D’UN VOYAGE APRÈS UNE GROSSE TEMPÊTE ?

« Il est naturel pour les voyageurs de faire une pause après une tempête majeure, notamment par souci pour les communautés locales et à cause de l’incertitude concernant les conditions au sol. Mais la vérité est que le tourisme est souvent l’une des façons les plus rapides pour une destination de se relever », explique Dona Regis-Prosper, P-DG de la Caribbean Tourism Organization. « Une fois que les conditions de sécurité sont réunies et que l’infrastructure est prête, les visiteurs jouent un rôle vital dans la relance des communautés en soutenant les jobs locaux, les petites entreprises et, de manière plus générale, l’économie. » Quant au moment où le voyage peut reprendre, cela se fait vraiment au cas par cas. Généralement, l’office de tourisme local publie une mise à jour quand la destination est de nouveau accessible. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre voyagiste ou de votre fournisseur d’hébergement.