Présidentielle 2025 : le RHDP a-t-il un plan B ?

En Côte d’Ivoire, le congrès du RHDP s’ouvre ce samedi 21 juin 2025 sans aucune certitude de la réponse d’Alassane Ouattara à l’appel de ses partisans. Il a désigné lors des pré-congrès comme le candidat du parti au pouvoir à l’élection présidentielle de 2025. Mais jusque-là, il maintient le mystère sur sa décision. Dans ce contexte d’incertitude, le RHDP prévoit-il une alternative ?
Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : et si Alassane Ouattara ne répond pas à l’appel du RHDP ?
Visiblement, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix ne prévoit aucune autre option en dehors de celle de leur président. « Alassane Ouattara ou rien ». C’est la posture qu’adoptent les militants et les cadres du parti qui poussent le président sortant à briguer un quatrième mandat. Malgré la pression, le président Ouattara garde le silence.
De sources proches du parti, on apprend que la déclaration tant attendue pourrait ne pas intervenir lors du congrès. Les militants attendent tous le oui de leur leader charismatique, mais une fois encore, Alassane Ouattara pourrait esquiver la question.
Au sein du RHDP, tout le monde n’est pas d’accord pour un 4e mandat. Evariste Méambly, seul contre tous, ouvre un front. Il a annoncé sa candidature, mais sans aucun soutien public des siens. Pour certains, ce membre du RHDP serait dans la plaisanterie et la diversion. Pourtant, il ne démord pas.
Pour Evariste Méambly, ceux qui suscitent la candidature du chef de l’Etat ont juste peur de lui dire la vérité. « Le président Alassane Ouattara n’a plus besoin de postuler pour un quatrième mandat. Je le confirme et je le maintiens. C’est pour cela que j’ai proposé qu’il soit le président de notre parti à l’interne », a-t-il indiqué.
Les autres présidentiables du parti se font discrets et sont très prudents. Personne ne veut se jeter dans la gueule du lourd en posant des actes suspects qui s’apparenteraient à une ambition présidentielle. « Est-ce que vous avez déjà vu au RHDP quelqu’un dire qu’il veut être candidat ? Peut-être s’il l’a dit, c’est devant sa femme », avait déclaré le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani.
Ni non ni oui !
En janvier 2025, face aux diplomates, Alassane Ouattara a conforté le doute sur sa décision pour octobre 2025. Il a indiqué qu’il était toujours en réflexion. Par la même occasion, il a assuré qu’il est encore en forme et apte à continuer le job.
Sa candidature est perçue comme un fait probable depuis cette déclaration. Pour certains observateurs, Ouattara garde le suspense pour éviter de faire un rétropédalage comme on l’a vu en 2020. « Il évite d’annoncer une décision sur laquelle il pourrait revenir », a confié un membre du RHDP.
En 2020, Alassane Ouattara avait indiqué qu’il ne serait pas candidat pour un troisième mandat. Il avait assuré qu’il allait passer la main à la jeune génération. L’ancien premier ministre Amadou Gon Coulibaly avait été désigné pour porter les couleurs du RDHP. Mais contre toute attente, il meurt quelques semaines avant l’élection. Comme si le RHDP ne regorgeait plus de profils capables de relever le défi, Alassane Ouattara qui s’était déjà retiré de la course refait surface et annonce sa candidature.
L’opposition mobilisée contre le quatrième mandat
Au sein de l’opposition, deux fronts majeurs ont vu le jour avec des revendications claires et précises. Ils réclament la réintégration de Laurent Gbagbo, de Tidjane Thiam, de Charles Blé Goudé et de Guillaume Soro dans le fichier électoral. Ces fronts (Cap Côte d’Ivoire et PDCI-PPA CI) militent pour l’audit et la révision de la liste électorale avant octobre 2025.
Par ailleurs, l’opposition invite Alassane Ouattara à se retirer. Selon elle, le quatrième mandat pour lequel ses militants suscitent sa candidature est « illégal ». Laurent Gbagbo a pris l’engagement de lutter particulièrement contre ce quatrième mandat.