Damana Pickass arrêté : le Procureur dévoile les raisons

Nov 5, 2025 - 07:30
Damana Pickass arrêté : le Procureur dévoile les raisons
Damana Pickass arrêté : le Procureur dévoile les raisons

Damana Pickass, vice-président du PPA-CI et proche collaborateur de Laurent Gbagbo, n’est plus libre de ses mouvements. Il a été mis aux arrêts le mardi 4 novembre 2025 par la police à Bingerville. Quelques heures après l’annonce de son interpellation par son parti, le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan a expliqué ce qui est reproché à l’opposant.

Côte d’Ivoire : le procureur justifie l’arrestation de Damana Pickass

En substance, le magistrat explique dans son communiqué que l’interpellation de Damana Pickass est liée aux violences électorales. Il est soupçonné d’être l’un des commanditaires des affrontements meurtriers qui ont tenté d’empêcher le déroulement normal du processus électoral. Il a été vu dans une vidéo où il invitait les militants du Front Commun à maintenir la pression dans les rues pour s’opposer au 4e mandat du président Alassane Ouattara.

Le procureur de la République note que depuis l’interdiction de la marche projetée le 11 octobre 2025 par deux (02) formations politiques, certains acteurs politiques, dont le nommé Damana Adia Pickass, ont appelé à l’insurrection populaire et au renversement des institutions de la République.

Pour le parquet, ces appels répétés lancés par Pickass et ses compagnons ont conduit des groupes de personnes à constituer des « attroupements armés et non armés ». « Ces attroupements ont occasionné, en divers endroits du territoire national, des actes de violence portant atteinte à la sécurité nationale, des assassinats, des vols à main armée, des extorsions de fonds, des destructions de biens publics et privés, des incendies de biens publics et privés, des atteintes graves à l’intégrité des personnes, des empêchements de vote ainsi que des destructions de matériel électoral », a-t-il expliqué.

Le procureur de la République a promis de traquer toutes les personnes complices et commanditaires de ces actes. Quelle que soit leur qualité, « ils seront recherchés, interpellés et jugés conformément aux dispositions légales ». Avant Pickass, plusieurs interpellations ont déjà été effectuées. Au début des troubles en octobre, le procureur avait annoncé environ 700 interpellations. Ceux qui ont déjà été jugés ont écopé pour la plupart de trois ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public.

Le procureur de la République, directeur de la section antiterroriste du tribunal de première instance d’Abidjan, tient à faire connaître que ces infractions ne resteront pas impunies. Tous leurs auteurs, complices et commanditaires, quelle que soit leur qualité, seront recherchés, interpellés et jugés conformément aux dispositions légales.

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Pour rappel, quelques jours avant le démarrage de la campagne présidentielle, Damana Pickass et d’autres responsables opposants avaient été convoqués par le procureur pour un échange franc. À la sortie de cette réunion, le vice-président du PPA-CI indiquait qu’ils étaient dans le viseur de la justice. « Il (procureur) affirme disposer d’informations précises nous concernant et souhaitait nous en informer. Il nous a mis en garde : si un quelconque mouvement venait à troubler l’ordre public sur l’ensemble du territoire, il se verrait dans l’obligation de nous interpeller et de nous placer en détention », avait confié Damana Adia Pickass.

Damana Pickass déjà condamné pour des infractions similaires

En février 2025, Damana Pickass, vice-président du conseil stratégique et politique du parti de Laurent Gbagbo, a écopé de 10 ans de prison sans mandat de dépôt, pour « atteinte à la défense nationale », « association de malfaiteurs » et « atteinte contre l’autorité de l’État ». Il avait été jugé avec deux coaccusés, tous cités dans l’attaque contre le camp militaire d’Abobo Kouté dans la nuit du 20 au 21 avril 2021.