Jeux d’hiver 2026 : tous les regards seront tournés vers Milan et les Dolomites

Nov 1, 2025 - 13:30
Jeux d’hiver 2026 : tous les regards seront tournés vers Milan et les Dolomites

Les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2026, qui se tiendront en Italie du 4 au 22 février et du 6 au 15 mars, respectivement, entreront dans l’histoire comme les Jeux les plus étendus géographiquement à avoir jamais eu lieu. Pour la première fois, ils seront organisés conjointement par deux hôtes officiels : Milan, métropole du nord, et Cortina d’Ampezzo, station de sports d’hiver située à 400 kilomètres environ au nord-est. Les sites de la compétition seront dispersés sur une aire encore plus vaste couvrant 22 000 km2 de terrain principalement montagneux. Les athlètes s’affronteront bien sûr pour remporter des médailles, mais les sommets pourraient bien leur voler la vedette cette fois-ci.

La plupart des épreuves se dérouleront dans les Dolomites, un massif qui, bien qu’alpin, se caractérise par sa géologie unique et par le paysage qui en résulte. Celui-ci se compose presque exclusivement de dolomie, une roche minérale aux teintes gris pâle produisant des formations spectaculaires, colossales et irrégulières qui donnent l’impression de s’être extirpées de la croûte terrestre à grands renforts de griffes. La vue est si particulière que les sommets ont été inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO pour leur beauté naturelle exceptionnelle.

Les visiteurs pourront assister à un total de 195 épreuves ; le ski-alpinisme, qui consiste à grimper une piste puis à la descendre à skis, fera son grand début en tant que discipline olympique. Mais la destination restera sous le feu des projecteurs bien après les cérémonies de clôture. Cortina et onze autres communes des Dolomites font partie de Dolomiti Superski, l'un des plus grands domaines skiables du monde, qui permet d’accéder à 450 remontées mécaniques avec un seul forfait. L’été, ce même réseau offre un accès facile à plus de 10 000 km de sentiers de randonnée balisés ainsi qu’à 400 km de pistes de VTT et à une myriade d’autres activités en plein air.

 

QU'Y FAIRE ?

Qu’importe la saison ou la méthode d’exploration privilégiées, le principal atout des Dolomites est la splendeur de ses paysages. Certains des sites les plus populaires, comme les Trois Cimes de Lavaredo, qui dépassent de la terre comme des dents tordues, et le lac de Braies, aux eaux bleu-vert, peuvent être envahis par les touristes en haute saison. Envisagez donc des alternatives ; des sommets comme Croda dei Toni et les tours de Vajolet ou le lac de Carezza sont tout aussi évocateurs mais bien moins fréquentés.

Pour en apprendre davantage sur la vie en montagne, visitez les Messner Mountain Museums, six centres consacrés au monde alpin dispersés dans la province du Sud-Tyrol, dans les Dolomites. Ceux-ci furent fondés par le légendaire alpiniste italien Reinhold Messner, plus connu pour avoir réalisé la première ascension de l’Everest en solitaire. Le plus spectaculaire est sans doute le Museum Corones, le « musée dans les nuages », dédié à l’alpinisme. Installé dans un bâtiment conçu par Zaha Hadid, il semble enfoui dans le sommet du Kronplatz (2 275 mètres) et ses baies vitrées futuristes émerger de la roche.

Une culture vivante est à découvrir également. Les Dolomites abritent le peuple ladin, un groupe ethnolinguistique parlant une langue rhéto-romane et conservant des traditions populaires propres. Celles-ci sont présentées au musée ladin de Ciastel de Tor, dans le village de San Martino in Badia (les panneaux d’information y sont rédigés en italien et en allemand ; des audioguides existent en anglais mais pas en français). Le val Badia est quant à lui le cœur historique du territoire ladin ; les visiteurs peuvent y découvrir des viles (des villages ladins traditionnels avec greniers, bûchers, etc.), comme Lungiarü, ou encore participer à des expériences animées par des locaux, par exemple une visite de ferme fromagère ou un atelier de cuisine.

 

QUAND PARTIR ?

Comme dans l’ensemble des Alpes, dans les Dolomites, la saison touristique a lieu en hiver (de début décembre à mi-avril selon les chutes de neige) et l’été (de juin à mi-septembre). Les pistes connaissent leur plus forte affluence durant les vacances d’hiver et de printemps, moment où les familles italiennes se rendent généralement à la montagne ; il n’est pas rare d’y croiser des groupes d’enfants suivant des leçons de ski.

De nombreux hôtels, restaurants et remontées mécaniques de haute altitude ferment pendant les saisons intermédiaires (de mi-avril à mai et de mi-septembre à novembre). Si cela ne vous décourage pas, ces périodes constituent un formidable moment pour une visite : les prairies sont en fleurs et le feuillage prend des teintes orangées.

 

OÙ MANGER ?

La gastronomie des Dolomites mêle des saveurs du nord-est de l’Italie et de l’Autriche voisine tout en incorporant des spécialités ladines. Les recettes sont du genre roboratives : parmi les plats typiques figurent le casunziei, un plat ladin consistant en des pâtes en demi-lune souvent farcies à la betterave, nappées de beurre fondu et saupoudrées de graines de pavot ; ou encore les canederli, des boulettes de pain rassis ressemblant à des gnocchis préparées avec du fromage et du speck, une variante locale du knödel autrichien.

On les trouve partout, mais les repas jouissent d’une ambiance particulière dans les refuges de haute altitude. Ici, difficile de se tromper. La meilleure approche est donc simplement de définir son itinéraire du jour et de faire halte dans un chalet en chemin. Ceci étant dit, ceux qui iront à Cortina pour les Jeux olympiques pourront profiter de deux options populaires : le Rifugio Capanna Tondi, construit en 1941 par le grand-père de l’actuel gérant et chef, et le Baita Resch, où la pâtissière et propriétaire excelle dans l’art du dessert.

Ceux qui cherchent une expérience plus haut de gamme ne devraient pas manquer de choix tant le nombre d’établissements distingués par le guide Michelin augmente. Dans la petite ville de Brunico, l’Atelier Moessmer a stupéfié le monde de la gastronomie en 2024 quand il s’est vu décerner trois étoiles quatre mois après avoir ouvert. Le chef local Norbert Niederkofler y applique sa philosophie du « cook the mountain » et utilise presque uniquement des ingrédients hyperlocaux et de saison, comme l’épicéa, la fleur de sureau et l’omble chevalier. Étoilé en 2025, le restaurant Grual, dans la ville de Pinzolo, rend lui aussi hommage à son environnement. Ses plats « altimétriques » incarnent différentes altitudes ; on passe par exemple du fond de la vallée (pommes de terre de montagnes accompagnées d’un ketchup d’églantier) aux pâturages (gnocchis de navet rouge à la ricotta fumée).

 

SE DÉPLACER SUR PLACE

La principale porte d’entrée vers le nord de l’Italie est l’aéroport de Milan Malpensa, desservi par des vols directs en provenance de toute l’Europe mais aussi des États-Unis et du Canada. La location d’une voiture offre une grande liberté. Autrement, les villes de Bolzano et Trente, situées dans les Dolomites, sont facilement accessibles en train depuis Milan (environ trois heures) et d’autres grandes villes italiennes ; les stations d’altitude comme Cortina nécessitent ensuite un trajet en bus supplémentaire (d’une à deux heures). Il est toujours judicieux de se renseigner sur les moyens d’accès spécifiques aux endroits où l’on va loger et que l’on prévoit de visiter.

Une fois en montagne, les déplacements dépendent de la saison, des activités et des zones visitées. En hiver comme en été, la plupart des voyageurs s’installent dans une station et utilisent le pass Dolomiti Superski ou Supersummer (c’est ainsi qu’on l’appelle pendant la belle saison) pour partir à l’aventure en journée grâce aux remontées mécaniques. Pour couvrir de longues distances ou pendant les saisons intermédiaires, il est possible de se reposer sur le réseau de bus, même si cela peut nécessiter davantage de flexibilité et de planification en amont.