Nahio : Charles Blé Goudé demande « qui a armé » les tueurs ?

Nov 8, 2025 - 06:40

Charles Blé Goudé a rendu visite aux populations de Nahio, ville martyr du 25 octobre dernier, jour de l’élection présidentielle. Dans cette sous-préfecture du département d’Issia acquis à l’opposition, 5 personnes ont été tuées, dont un calciné. Le patron du Cojep s’interroge sur l’origine des armes utilisées contre les autochtones.

Charles Blé Goudé indigné face aux meurtres de Nahio

La sous-préfecture de Nahio, département d’Issia, en pays bété, a été le théâtre de violences le jour de l’élection présidentielle qui a vu la réélection d’Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire. Opposés au quatrième mandat du président du RHDP, à la tête du pays depuis 2010, des jeunes du village avaient saccagé des urnes pour marquer leur opposition au scrutin. En représailles, des individus se réclamant militants du RHDP, parti au pouvoir, ont lancé une expédition punitive qui a fait 5 morts.

Ces individus armés ont tiré sur des jeunes du village, brûlé des maisons, tué 5 personnes dont un brulé vif. Treize jours après ces événements malheureux, les assassins des jeunes de Nahio courent toujours.

Charles Blé Goudé, comme plusieurs responsables de partis politiques, a fait un déplacement à Nahio pour soulager les victimes. Après avoir entendu les différents récits, le leader du Cojep a demandé de la solidarité pour les villageois, mais aussi à ce que les responsabilités soient situées.

Pour lui, un tel drame ne peut être passé sous silence, bien malgré la nécessité de rapprocher les deux communautés en engageant le dialogue.

“Il faut qu’on fasse asseoir les deux communautés été (Autochtone bété considérés comme les opposants) et malinké (se réclamant du parti au pouvoir) allogène. Et on va régler le problème qu’il y a à régler, c’est vrai, pour que la cohésion revienne entre communautés. C’est notre devoir en tant que leaders. Mais il faut qu’on aille dans le fond du sujet qui est là (et il montre une douille d’une arme). Ces armes proviennent d’où ? Qui les détenait ? D’où les détiennent-ils ?”

Pour Charles Blé Goudé, qui fait le tour de la Côte d’Ivoire depuis son retour de La Haye pour prôner la paix entre Ivoiriens, cette question du traçage des armes qui circulent dans certaines communautés est cruciale. “C’est ça que je veux éviter parce que je sais que ce n’est pas encore fini”, lance-t-il lors de sa rencontre avec les communautés villageoises de Nahio.

Le procureur de la République de cette région avait annoncé des enquêtes pour situer les responsabilités. Malgré la mort de 5 personnes, aucune arrestation n’a pour le moment été officialisée par la justice ivoirienne, alors que les autochtones connaissent bien leurs agresseurs.

Charles Blé Goudé pose, en tout cas, la question de la provenance des armes utilisées par les tueurs de Nahio.