Rap Ivoire : Suspect 95 se livre sur ses débuts


Ce samedi, Suspect 95 sera au Parc des Expositions pour son concert anniversaire. Mais avant, il s’est livré au micro de RFI.
Suspect 95 : « Je n’étais pas tellement dans la musique »
Avant ce show anniversaire ce samedi, Suspect 95 s’est récemment exprimé au micro de RFI. Le rappeur ivoirien s’est confié sur ses débuts dans le game. « J’écoutais tout ce qui passait à la télé, du zouglou, du coupé-décalé, je n’étais pas tellement dans la musique, ou dans le rap. Je me rappelle de M.A.M, nos « ancêtres » du rap ivoire, mais ce n’était pas encore mon truc. », a-t-il révélé.
Par la suite, la star ivoirienne révèle comment il a commencé avec le rap. « En fait, je bascule vraiment dans le hip hop avec « California Love ». Ma sœur vivait en Angleterre, elle nous envoyait des cassettes, des DVD… et là-dessus, je vois ce clip, avec les buggys, les quads, tout le visuel post-apo à la Mad Max. La dégaine de 2Pac et Dr Dre, ça m’a pris, peut-être même plus le visuel que le son californien. Ensuite, je rentre au collège, je peux aller dans les cybercafés, pas pour jouer les brouteurs [rires], mais pour écouter du rap US, DJ Khaled… et puis petit à petit, j’ai regardé le rap français, Youssoupha, surtout Booba, avec « Boulbi », « Pitbull », les chansons sorties de Ouest Side. », a-t-il déclaré.
Pour Suspect 95, sa motivation première en devenabt rappeur était de plaire aux filles : « Je voulais plaire aux filles. À l’époque, il y avait des groupes de rap, ils avaient toutes les go… moi et mes gars, on était un peu les ringards de l’école parce qu’on connaissait le papier comme on dit. On avait des bonnes notes, j’étais bon en français, en rédaction, ça a peut-être nourri mon goût pour les lyrics. Mais j’ai commencé à rapper pour devenir cool, et j’ai attiré l’attention avec un freestyle dans l’école, un clash avec les autres rappeurs. Je m’étais fait ridiculiser, mais ça a été un premier pas. Puis j’ai pris ça plus au sérieux. On enregistrait nos maquettes sur nos téléphones, on les partageait en bluetooth avec nos entourages. En arrivant au lycée classique d’Abidjan, j’avais déjà une petite réputation comme Suspect 95 dans l’underground, et mes premières sollicitations d’artistes confirmés comme Nash, « la go cra-cra du djassa ». Des gens de l’industrie ont commencé à m’approcher… pour moi, ça voulait peut-être dire que j’avais une plume. C’est vraiment à partir de là que j’ai nourri l’idée de faire carrière. »
Demain, l’artiste fête ses dix ans de carrière. Et ça va bien se fêter au Parc des Expositions.