Côte d’Ivoire : rencontre polémique d’Adama Diawara avec les « Ziguéhis »

Août 19, 2025 - 09:30
Août 19, 2025 - 09:46
Côte d’Ivoire : rencontre polémique d’Adama Diawara avec les « Ziguéhis »

Le lundi 18 août 2025 en Côte d’Ivoire ,  le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Adama Diawara, a reçu le « Rassemblement des Ziguéhis RHDP » à Williamsville. Cette rencontré a provoqué de fortes réactions, aussi bien par son caractère symbolique que par ses implications politiques et sécuritaires. 

Côte d’Ivoire : la rencontre controversée entre le ministre Adama Diawara et les « Ziguéhis » du RHDP

Adama Diawara, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en Côte d’Ivoire, a souligné sur ses réseaux sociaux, avoir échangé avec ce groupe qui revendique son identité par la formule : « Nous ne sommes pas des loubards, mais nous n’aimons pas le désordre. »

Adama Diawara déclare avoir adressé ses félicitations à leurs endroits pour leur non-implication dans les récentes tensions liées à la  FESCI dans les campus. Ensuite, il les a invités à « veiller à la tranquillité des cités universitaires » et à « contribuer à la sérénité des campus ».

En dehors de la question universitaire, le ministre a reconnu leur avoir fait la demande de soutenir les candidats du RHDP lors des prochaines échéances : la présidentielle d’octobre et les législatives de décembre 2025. Il a également mis l’accent sur leur responsabilités dans le  « maintien de la paix pendant tout le processus électoral ».

Bien que le discours semble appeler à la paix, le fond du message est assez troublant. Le terme « Ziguéhis » fait historiquement référence à des gangs de rue violents. Le fait de leur confier la sécurité des universités pourrait être vu comme une décision de déléguer les tâches qui devraient revenir à la police et à la gendarmerie à des groupes non officiels.

A en croire, plusieurs analystes, cette stratégie est pleine de risques évidents : intimidation d’étudiants, violences ciblées, dérives politiques. Elle pourrait aussi engendrer une dérive en normalisant l’ingérence de groupes marginaux dans la vie académique et électorale. 

La présidentielle d’Octobre est dans deux mois et le climat politique est déjà critique sur les questions de l’éligibilité de certains candidats de l’opposition. Par conséquent, cette démarche soulève des inquiétudes. Au lieu de rassurer, elle risque d’alimenter la méfiance et d’exposer le pays à de nouvelles turbulences. 

De l’avis de nombreux analystes, seule une approche institutionnelle et républicaine de la sécurité peut garantir une paix durable et la confiance des citoyens dans le processus électoral.