Damana Pickass : « Je n’ai pas fui, je n’ai pas l’âme d’un fuyard »
Damana Pickass, Coordonnateur Général du Comité Opérationnel du Front Commun, est sorti de son mutisme. Depuis que les manifestations ont été lancées, il n’avait pas été entendu publiquement. Dans un message délivré quelques heures après la réunion du Conseil stratégique et politique du PPA-CI, il a invité les militants à la détermination dans la résistance pacifique.
Tensions en Côte d’Ivoire : le Front Commun appelle à la résistance
Plongés dans un silence assourdissant depuis un moment, les leaders du Front Commun sont enfin sortis de leur réserve. Face au bilan des dernières manifestations, ils tentent de remobiliser leurs troupes pour continuer la contestation du processus électoral en cours après le rejet des dossiers de candidature de leurs candidats Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
Le Front Commun maintient son appel à manifester. Il invite ses militants à continuer les manifestations pacifiques. Dans un message délivré après la réunion du CSP, Damana Pickass, responsable du PPA-CI, invite les militants à la « résistance ». « Nous allons rentrer dans les moments ultimes de ce combat. Je vous invite à beaucoup plus de détermination », a-t-il déclaré.
Damana Pickass invite les militants à organiser la résistance au plan local « pacifiquement, dans la discipline, dans l’ordre et avec un esprit républicain ». Alors que les autorités ont interdit toute manifestation visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel, Damana Pickass rappelle aux militants du Front Commun qu’en manifestant, ils sont dans « leur droit ». « Vous n’êtes pas en train d’enfreindre la loi. C’est un droit constitutionnel que vous exercez », a-t-il martelé.
Damana Pickass a rassuré les militants qu’il reste engagé à leurs côtés. « Je n’ai pas fui, je n’ai pas l’âme d’un fuyard. Je n’ai pas l’âme d’un traître, je n’ai pas l’âme de quelqu’un qu’on intimide. Ce combat, je le mène avec vous », a-t-il déclaré.
Côte d’Ivoire : le PPA-CI fait le point des manifestations, compte 700 personnes interpellées
En Côte d’Ivoire, le PPA-CI a réuni son Conseil stratégique et politique (CSP) pour évaluer la situation politique marquée par des tensions. Sous la présidence de Laurent Gbagbo, les membres du CSP ont fait le point des dernières manifestations lancées par le Front Commun.
Selon le communiqué final lu à la fin de la réunion du Conseil stratégique et politique, on retient que les manifestations de protestation lancées le samedi 11 octobre ont occasionné 700 interpellations à date. Le PPA-CI fait savoir que 65 personnes auraient déjà été placées sous mandat de dépôt sur les 700 personnes arrêtées.
Selon le Parti, deux décès seraient signalés lors des manifestations, dont le cas du jeune Ernest Allouan. Toutefois, il convient de signaler que les informations communiquées par le Parti sur ce cas ne concordent pas avec celles données par la police. En effet, la police a indiqué que le jeune a été atteint par un projectile lancé par des individus non encore identifiés qui étaient à bord d’un véhicule 4×4. Mais les responsables du PPA-CI contestent ce récit et précisent que les « faits se sont produits sous les yeux des populations de Bonoua ».
En ce qui concerne les arrestations, le ministre de la Sécurité avait indiqué que 237 personnes ont été interpellées aux premières heures des manifestations. Il a précisé que les intéressés seront confiés à la justice pour avoir participé à une marche interdite.
Des appels peu suivis
Le constat est qu’après le samedi 11 octobre, premier jour des manifestations, le mouvement a du mal à prendre. Les militants sortent moins et les manifestations sont moins visibles. Il y a certes quelques mouvements par endroits qui sont très vite éteints par les forces de l’ordre, mais la campagne présidentielle n’est pas pour autant empêchée. Alassane Ouattara, Simone Ehivet Gbagbo, Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello et Henriette Lagou mènent leur campagne en toute sérénité et, à ce jour, aucun incident majeur n’est signalé.
