Élimination de candidats : Washington et Paris jugent durement Ouattara

Le président ivoirien Alassane Ouattara perd de son influence en France, aux États-Unis et dans toute l’Union européenne en raison de l’élimination de plusieurs candidats à la présidentielle de 2025. Il ne devrait même pas être reçu par Emmanuel Macron lors de son actuel séjour à Paris.
Le Président Alassane Ouattara de moins en moins apprécié en Occident
Lentement, mais sûrement, l’image d’Alassane Ouattara se dégrade en Occident. Le Président de la Côte d’Ivoire paie le prix de la mise à l’écart de plusieurs figures de l’opposition de la prochaine élection présidentielle prévue pour octobre. Paris, qui a longtemps milité pour un scrutin inclusif, n’apprécie pas la sourde oreille du Président ivoirien, actuellement en visite sur le territoire français pour deux semaines.
Aucune rencontre entre lui et Emmanuel Macron n’est à l’ordre du jour, car à l’Élysée, on est aujourd’hui bien loin du « c’est le moindre mal » qui justifiait son troisième mandat controversé. Mais Paris n’est pas seul à entretenir une relation désormais glaciale avec Abidjan. Toute l’Union européenne goûte peu les dérives du régime Ouattara, qui fut pourtant soutenu par plusieurs dirigeants occidentaux pour son combat d’antan contre l’exclusion.
Et ce courant de froideur traverse aussi l’Atlantique. Washington jugerait, selon Africa Intelligence, très sévèrement cette volonté d’écarter les adversaires les plus coriaces.
La Côte d’Ivoire a d’ailleurs été évincée du premier sommet africain organisé par Donald Trump. Le Sénégal, le Gabon, le Libéria, la Guinée-Bissau et la Mauritanie y seront présents, à la différence notable de la Côte d’Ivoire et des pays de l’AES.
Le projet de 4ᵉ mandat du chef de l’État fait débat, mais c’est surtout l’exclusion de figures telles que Laurent Gbagbo, Tidjane Thiam, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé qui irrite les partenaires internationaux de la Côte d’Ivoire. Même si la rumeur d’un retrait d’Alassane Ouattara de la course enfle, les capitales occidentales refusent l’idée qu’il élimine ses adversaires pour favoriser la victoire d’un dauphin de son parti, le RHDP.
C’est donc un Alassane Ouattara de plus en plus isolé qui se dirige vers la fin de sa gouvernance. Et pour Paris, cet isolement perdurera tant qu’il n’aura pas rouvert le jeu électoral à tous les leaders désireux de se présenter.
Il faut également noter qu’en parallèle des intentions du RHDP d’écarter certains candidats, plusieurs activistes et journalistes proches du pouvoir ont lancé et animé des débats pour légitimer les décisions de justice qui ont suivi. Certains vont jusqu’à suggérer aux partis dont les candidats ont été éliminés de désigner des plans B.
Ce petit jeu amuse de moins en moins les anciens alliés d’Alassane Ouattara, qui ne comprennent pas cette dérive antidémocratique.