Côte d’Ivoire : Blé Goudé révèle pourquoi il ne parle plus à Guillaume Soro
Charles Blé Goudé ne parle plus à Guillaume Soro. Les deux hommes étaient opposés. Le premier, ancien bras droit de Laurent Gbagbo, et le deuxième, ancien chef rebelle anciennement engagé aux côtés d’Alassane Ouattara. L’eau a coulé sous les ponts, mais Blé Goudé préfère garder ses distances pour éviter une situation désagréable à Guillaume Soro, exilé depuis quelques années.
Côte d’Ivoire : pourquoi Charles Blé Goudé ne parle pas à Guillaume Soro
Avec la tension politique en Côte d’Ivoire, des acteurs politiques de l’opposition ont tenté des approches pour unir les forces. Mais Charles Blé Goudé et Guillaume Soro n’ont pas eu d’échanges. « Non, je ne lui ai pas parlé », a confirmé Blé Goudé pour répondre à la question de Norbert Navarro. Mais ce silence envers l’ancien président de l’Assemblée nationale n’est pas volontaire.
Charles Blé Goudé affirme qu’il aurait bien souhaité prendre des nouvelles de l’opposant exilé, mais il s’abstient pour ne pas aggraver sa situation. « Aujourd’hui, il y a des mandats d’arrêt contre Guillaume Soro, qui est poursuivi en Côte d’Ivoire. Il est réfugié dans un pays de l’AES et moi, on peut me tracer pour le retrouver », a répondu Blé Goudé.
Je ne veux pas être celui par qui on est passé pour pouvoir mettre la main sur lui.
Il partage la douleur du président du GPS, mais reste vigilant. « Je ne veux pas être responsable de tout cela. Cela dit, je partage sa douleur », a-t-il indiqué.
Les ennuis judiciaires de Guillaume Soro ont commencé lorsqu’il a présenté sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale et pris ses distances avec le parti au pouvoir dirigé par le président Alassane Ouattara. Alors qu’il avait annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2020, l’ancien chef rebelle s’est retrouvé avec une série d’accusations graves contre sa personne.
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Il a été d’abord accusé d’actes de concussions et de détournement de deniers publics, des faits qu’il aurait commis en 2007 en tant que Premier ministre. Dans la foulée, d’autres faits graves ont été portés contre Guillaume Soro. Il est accusé de projeter un attentat contre l’autorité de l’État et de vouloir compromettre l’intégrité du territoire national. Saisi du dossier, le parquet a rapidement émis un mandat d’arrêt international.
Condamné par contumace
Hors du pays au moment de l’annonce des accusations, Guillaume Soro n’est plus rentré. Il a fait la bataille judiciaire depuis l’extérieur avec un conseil d’avocats sur place à Abidjan. Son procès a duré quelques heures et le verdict est tombé. Reconnu coupable de « recel de détournement de deniers publics » et de « blanchiment de capitaux », il est condamné à 20 ans de prison et 4,5 milliards FCFA d’amende. Il est également privé de ses droits civiques pendant cinq ans.
En 2020, l’accusation de « complot contre la sécurité de l’État » refait surface. Le président du GPS est entraîné dans une nouvelle procédure judiciaire. Le procès s’ouvre en mai 2021 et s’achève par une condamnation à perpétuité contre Guillaume Soro en juin de la même année. Certains de ses proches ont également été condamnés dans ce dossier.
Exilé dans un pays de l’Alliance des États du Sahel (AES)
En 2023, il refait surface avec son ambition de briguer la magistrature suprême. Guillaume Soro annonce sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025 depuis la Turquie, où il résidait. Quelques semaines après, il fait savoir qu’il a échappé à une tentative d’arrestation. Selon ses dires, cette opération aurait été préparée par des policiers ivoiriens.
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Après cet événement, il quitte la Turquie et s’installe dans un pays de l’Alliance des États du Sahel. Des images le montrant au cabinet du général Tiani, président du Niger, ont été publiées sur les réseaux sociaux. Depuis son lieu d’exil, il a tenté des rapprochements avec le président Alassane Ouattara, qui sont visiblement restés sans suite favorable.
Sa dernière apparition publique remonte à avril 2025, où il s’est rendu au Ghana. Guillaume Soro fait toujours l’objet d’un mandat d’arrêt international qui le maintient loin d’Abidjan.
