Le coup de fil de Ouattara à Gbagbo qui explique tout

Nov 6, 2025 - 21:20

Le coup de fil de Ouattara à Gbagbo qui explique tout

Les deux présidents Alassane Ouattara, en poste suite à sa réélection le 25 octobre, et Laurent Gbagbo, son prédécesseur, se sont parlé au téléphone ces derniers jours, selon Jeune Afrique.

Le coup de fil d’Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo

Grands rivaux mais aussi amis de longue date, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo se sont parlé au téléphone ces derniers temps. Selon le média basé à Paris, le chef de l’État ivoirien a pris l’initiative de parler à son prédécesseur et rival politique peu avant les élections présidentielles du 25 octobre dernier.

Alassane Ouattara aurait informé l’opposant historique à Félix Houphouët-Boigny de son intention de briguer un 4ᵉ mandat malgré les critiques de ce dernier. Le patron du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), selon la même source, aurait pris acte de la décision lors de cet échange cordial.

Le chef de l’État aurait même proposé une rencontre à Laurent Gbagbo, mais ce dernier l’aurait déclinée sous prétexte de fatigue. Malgré le refus poli du leader de la gauche, une convergence de vues a pu se trouver lors de leurs échanges et cela pourrait expliquer certains revirement de l’opposant dans cette même période.

En effet, au plus fort de la contestation, Laurent Gbagbo avait prévu faire un appel aux militants, une sorte de mot d’ordre qu’il devait donner pour braver les autorités qui interdisaient la marche de protestation. Mais, à la grande surprise, c’est un discours décourageant que le président Laurent Gbagbo avait servi à ses militants.

Ce qu’a changé l’appel du Président à son prédécesseur

Alors qu’il était prêt à tenter une nouvelle arrivée au pouvoir si le Conseil constitutionnel avait validé sa candidature, Laurent Gbagbo a plutôt annoncé son prochain départ à la retraite dans ce moment décisif. Sans doute qu’il a été convaincu par le chef de l’État de la nécessité de faire baisser les tensions dans le pays.

Laurent Gbagbo est même allé plus loin en affirmant n’appeler « personne à aller dans les rues », ce qui a littéralement tué la mobilisation et déminé une situation explosive.

Pour un Laurent Gbagbo qui promettait de faire la bagarre, tout laisse à penser que le coup de fil du président Alassane Ouattara l’a convaincu de renoncer à ce qui s’apparentait au remake de 2010.

Plus de cinq morts sont dénombrés dans les troubles liés à l’élection présidentielle comme toujours depuis 2010. Plusieurs leaders du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, du PDCI de Tidjane Thiam, et plus de 700 manifestants ont été arrêtés lors des marches de protestation.

De possibles négociations entre l’opposition et le gouvernement devraient aboutir à la libération des détenus pour faire baisser définitivement les tensions et tourner la page de la présidentielle de 2025.