Sénégal : Ousmane Sonko , futur Président ? – Analyse
Le Président du PASTEF, Ousmane SONKO, est un grand opposant, un leader charismatique, cohérent et populaire. Mais il faut rappeler qu’un grand opposant n’est pas toujours un grand dirigeant, encore moins un excellent Président.
Ousmane SONKO, quel Président pour le Sénégal ?
En politique, le pouvoir a ses propres règles, parfois incompréhensibles même pour ceux qui l’exercent. Sonko est un opposant redoutable, mais qu’est-ce qui garantit qu’il sera un dirigeant du même calibre ? Conquérir le pouvoir est une chose ; le gérer en est une autre.
L’écart entre l’opposition et l’exercice du pouvoir dépasse largement la distance qui sépare la terre du ciel.
Oui, Ousmane Sonko pourrait un jour devenir Président du Sénégal. Cela n’est probablement qu’une question de temps, si Dieu le veut. Mais au rythme où vont les choses, il risque aussi de provoquer l’une des plus grandes déceptions politiques une fois au pouvoir.
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Ce que beaucoup ne comprennent pas, c’est que l’immense engouement, l’amour et les soutiens dont bénéficie aujourd’hui le leader du PASTEF découlent en grande partie de l’échec ou de la fatigue suscités par les leaders qui l’ont précédé. Sans nul doute, Sonko incarne l’espoir de la majorité des Sénégalais. Mais c’est justement cet espoir massif qui pourrait se transformer en déception historique s’il ne parvient pas à répondre aux aspirations légitimes de ce même peuple.
Il n’y a rien de plus instable que l’amour du peuple, et rien de plus impatient que le peuple lui-même. Une fois au pouvoir, les perceptions changent : les attentes deviennent pressantes et les exigences se multiplient.
Rappelons que le pouvoir est complexe, parfois mystique, et qu’aucun dirigeant ne possède un bâton magique capable de satisfaire les besoins d’une nation en un laps de temps.
Que chacun se ressaisisse : ceux qui s’agitent le plus aujourd’hui pour défendre Sonko pourraient être les premiers déçus demain, lorsqu’il sera confronté aux réalités du pouvoir.
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Dans l’histoire politique du monde, y compris en Afrique, beaucoup de grands opposants se sont révélés être de petits dirigeants. L’inspecteur Sonko a encore du temps pour méditer, se renforcer et mieux se préparer ; car si l’opposition se nourrit de populisme, le pouvoir, lui, repose sur des résultats concrets, souvent mitigés.
Le temps est le meilleur juge…
Condé Mohamed / Condé Le Juriste, Analyste.
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