« Didi B et Himra n’arrivent pas » : A’salfo analyse la montée de l’Afrobeats

Lors d’une récente sortie, A’salfo a analysé la montée en puissance des artistes nigérians avec l’Afrobeats face aux stars de la musique francophone. Il n’a pas manqué de prendre l’exemple de Didi B et Himra.
Afrobeats vs Francophonie : A’salfo dénonce les obstacles à la diffusion des artistes africains
A’salfo, leader du groupe Zouglou magic system a été reçu récemment en interview. Un entretien qui entre dans le cadre de la sortie de « Vida Loca », un premier extrait d’un album dont la sortie est prévue cet été. La légende du zouglou a été invité à l’occasion à analyser l’explosion de l’Afrobeats en comparaison à la musique francophone.
« Les Nigérians ont pris le pas sur les francophones parce que ces derniers aiment ce qui vient d’ailleurs. Déjà, on a plus d’avantages, plus d’ouvertures quand on fait de la musique en anglais. Les Nigérians ont touché les États-Unis, et tout ce qui touche ce pays rejaillit automatiquement sur le monde. Ils font des Stade de France, des Bercy ou l’Arena alors que des artistes francophones n’y parviennent pas. Ne faudrait-il pas une prise de conscience générale des radios en France qui ont énormément de critères pour accepter la diffusion des musiques qui viennent d’Afrique ? Il faut un peu faire sauter les verrous pour permettre à ces musiques de s’installer. Je pense à des gens comme les Ivoiriens Didi B ou Himra qui sont en Afrique et qui n’arrivent pas à se faire une place dans les médias français. », a confié A’salfo.
Le leader de Magic System continue : « Ensuite, la bataille devient plus serrée quand il y a un quota « langue française » donné par les radios. Il faut reconnaître que ceux qui sont nés en France et sont issus de la diaspora africaine, qui sont dans les milieux du rap notamment, ont connu une belle éclosion au début des années 2000 et jusqu’à aujourd’hui tiennent la dragée haute, à l’image de Gims, Dadju, Ninho… »
Quand on lui demande s’il était-il plus facile de passer sur une radio française avant, quand on était un musicien du continent africain, A’salfo répond : « Non, c’étaient les mêmes critères, mais nous étions sur une branche où il n’y avait pas beaucoup d’artistes. Peu faisaient à l’époque de la musique d’ambiance. La musique urbaine, qui monte sur le continent, en Côte d’Ivoire par exemple, c’est le rap même si on le qualifie de « rap Ivoire ». Mais c’est le rap et la concurrence est plus rude ici dans le domaine. À l’époque, il n’y avait pas de concurrent de Magic System. C’était 1er Gaou, de la musique zouglou, mélangée au raï n’B. Mais aujourd’hui, si les radios doivent choisir entre Gims et un rappeur du Burkina ou en Côte d’Ivoire, elles vont plutôt miser sur le premier qui parle plus à leurs auditeurs que ceux qui sont de l’autre côté sur le continent. »