Tensions en Côte d’Ivoire : préoccupé, le CNDH alerte

À quelques jours de l’élection présidentielle, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) de Côte d’Ivoire est préoccupé par la montée des tensions. Face à ces tensions qui se matérialisent par des manifestations permanentes, l’institution appelle à la retenue.
Côte d’Ivoire : le CNDH condamne tout recours à la violence
Namizata Sangaré, présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), exprime ses inquiétudes en cette veille du scrutin présidentiel. Elle déplore le recours à la violence et invite tous les acteurs à opter pour le dialogue.
Elle reconnaît que la liberté d’expression et le droit de manifestation pacifique sont garantis par la Constitution. Mais la présidente du CNDH a rappelé que ces droits sont encadrés pour éviter les dérives. Elle a déploré les affrontements survenus lors des dernières marches ayant conduit à la mort d’un jeune de 22 ans.
Le CNDH réclame l’ouverture d’une enquête sur ce décès et sur tous les autres cas de violation des droits humains pendant cette période. Pour garantir le respect des droits humains pendant la période électorale, l’institution a déployé des Commissions régionales des droits de l’homme (CRDH) pour le monitoring et le suivi du processus électoral.
Le Front commun PPA-CI – PDCI dénonce une élection exclusive
Pour rappel, les tensions en cours dans le pays sont liées au processus électoral contesté par une partie de l’opposition. Le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), deux grands partis de l’opposition, ont appelé leurs militants à protester contre la décision des structures électorales qui invalide la candidature de Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam.
Ces deux opposants radicaux ont été radiés de la liste électorale par des décisions de justice qui les éliminent d’office de la présidentielle du 25 octobre prochain. Laurent Gbagbo est éjecté du fichier électoral suite à sa condamnation dans le dossier « braquage de la BCEAO ». Quant à Tidjane Thiam du PDCI-RDA, la justice a estimé qu’il s’était inscrit sur la liste électorale alors qu’il jouissait encore de la nationalité française.
Les deux opposants affirment que ces décisions de justice ne sont rien d’autre que des manèges du pouvoir en place pour les écarter de la compétition électorale. Ils accusent le régime d’avoir choisi lui-même ses adversaires afin de garantir le 4e mandat d’Alassane Ouattara, qui a déjà fait 15 ans à la tête de la Côte d’Ivoire. Simone Ehivet Gbagbo, Ahoua Don Mello et Jean-Louis Bignon, qui participent à ce scrutin, se réclament tous de l’opposition.