Aude Bogui : « Je vis la plus belle saison de ma jeune carrière »

Août 14, 2025 - 19:22
Août 14, 2025 - 19:23
Aude Bogui : « Je vis la plus belle saison de ma jeune carrière »
À 17 ans, Aude Marie-Joseph Bogui fonce à toute allure vers les sommets du sprint ivoirien. Spécialiste du 100 et du 200 m, la fille de l’ex-olympien Bogui Gilles n’a que 18 mois de pratique… mais déjà un palmarès qui impressionne. Cette saison, la "fusée" avikam, polie avec soin par son coach Lionnel Kouamé, enchaîne les médailles et confirme son statut d’étoile montante.

Dernier exploit en date : un magnifique bronze décroché à Annaba lors des tout premiers Jeux Africains Scolaires. Dans cet entretien exclusif, Aude revient sur sa performance en Algérie, son passage remarqué au Nigeria et dévoile ses rêves : Jeux Olympiques, Mondiaux, Diamond League… et pourquoi pas devenir l’une des reines du sprint mondial.

 

Qu’avez-vous ressenti à l’issue de vos premiers Jeux Africains Scolaires ?

Je suis tout simplement heureuse ! Participer à une telle compétition après seulement un an et demi de pratique est un privilège que tous les athlètes n’ont pas. C’est une expérience inoubliable.

 

Une médaille de bronze et deux finales disputées… c’est finalement une belle moisson, non ?

Absolument ! Nous visions deux médailles, mais Dieu en a décidé autrement. Je suis fière de ce que j’ai pu accomplir.

 

Pensez-vous qu’il y avait la place pour viser plus haut sur 100 m et 200 m ?

Oui, nous y croyions vraiment. Sur 100 m, je pense que je pouvais faire mieux. Mais sur 200 m, j’ai récolté ce que je méritais en toute humilité. Je connais mes forces… et mes limites.

 

À Abeokuta, vous aviez terminé 4e et 5e aux Championnats d’Afrique U18. Quels enseignements en avez-vous tirés ?

 

C’était ma première participation. J’étais stressée et je me suis mise une pression inutile. Heureusement, mon coach, Lionnel Kouamé, m’a vite remobilisée. Cette expérience m’a beaucoup servi, notamment en Algérie.

 

Ces deux finales perdues vous sont-elles revenues en mémoire à Annaba ?

Pas du tout ! Mon coach répétait : « Le passé appartient au passé. Concentre-toi sur le présent. » Et c’est ce que nous avons fait.

 

Comment analysez-vous vos performances personnelles à ce stade de la saison ?

Nous sommes sur la bonne voie, sans pression. On prend chaque performance comme elle vient, mais toujours avec un objectif : progresser grâce au travail.

 

Après trois grandes compétitions cette année, quel est votre prochain défi ?

Cap sur les jeux Africains en Angola au mois de décembre ! J’espère être au meilleur de ma forme pour vivre une nouvelle expérience enrichissante. Sinon pour l’heure, c’est le repos.

 

Peut-on dire que cette saison est la plus aboutie de votre jeune carrière ?

Oui, sans hésitation ! Je la termine en beauté : un baccalauréat série A décroché et une belle médaille aux Jeux Africains Scolaires en Algérie. Mieux, j’ai eu l’immense honneur de faire partie de l’équipe de relais aux mondiaux de Guangzhou en Chine.

 

Qu’est-ce que cette compétition vous a apporté concrètement ?

Certes, je n’ai pas foulé la piste en compétition, mais j’ai vécu une expérience riche en apprentissages. Même en tant que remplaçante, j’ai eu le privilège de m’entraîner aux côtés de Maboundou Koné et Denis Dinedye, deux figures d’expérience qui m’ont beaucoup inspirée. J’ai découvert l’atmosphère unique et les coulisses des grandes compétitions comme les Mondiaux. Tout cela m’a donné un aperçu concret du haut niveau… et m’a armée pour y briller à mon tour.

 

Sur quels aspects devez-vous encore progresser pour briller au plus haut niveau ?

Pour une sprinteuse, le départ, la phase de course et l’arrivée sont clés. Le talent naturel est là, mais seul le travail acharné, à l’image de Murielle Ahouré, Marie-Josée Ta Lou, Shelly-Ann Fraser-Pryce ou Julien Alfred, me permettra d’atteindre le sommet. Nous transpirons à l’entraînement pour, un jour, verser des larmes de joie.

 

Les Jeux olympiques de Los Angeles 2028, c’est un objectif qui vous motive ?

Bien sûr ! Lors des derniers JO, des jeunes de mon âge ont décroché l’or. C’est inspirant. Mais pour l’instant, l’objectif est clair : Travailler de toutes mes et performer. Actuellement mes performances au 100 m, c’est 11’’88 s et 24’’29 s. Le premier, c’est de bosser pour descendre sous les 11 secondes ou un 11 petit. Pareil pour le 200 m où je vise les 22 secondes.

 

Quelles stratégies comptez-vous mettre en place pour y parvenir ?

Je fais entièrement confiance à mon coach, Lionnel Kouamé. Les JO, championnats du monde, Diamond League et meetings, s’enchaîneront, je crois. Avec Dieu et le soutien de la Fédération, de l’État et du public, nous réaliserons de grands exploits.

 

Quel message souhaitez-vous adresser aux Ivoiriens ?

Nous travaillons dur pour assurer la relève et porter haut le drapeau de la Côte d’Ivoire. Continuez à prier pour nous, à nous soutenir… et nous vibrerons ensemble !