Madagascar : Andry Rajoelina fait échec à sa destitution

Oct 14, 2025 - 10:50
Madagascar : Andry Rajoelina fait échec à sa destitution
Andry Rajoelina - PR Madagascar

À Madagascar, la crise se durcit, mais le président Andry Rajoelina refuse de céder. Il s’oppose à la démission et joue ses dernières cartes. À la surprise générale, il vient de dissoudre le Parlement, alors que les députés étaient sur le point de le destituer pour « abandon » de poste. Le Chef de l’État a été exfiltré face à la persistance des manifestations contre son régime suite aux coupures permanentes d’eau et d’électricité.

Madagascar : le Président Andry Rajoelina dissout l’Assemblée nationale

Depuis sa cachette, Andry Rajoelina organise sa résistance face à la montée des manifestations. Ce mardi, il a pris de l’avance pour destituer l’Assemblée nationale au moment où les députés entamaient le processus de sa destitution. Selon les parlementaires, l’absence du Président de la République, qui a avoué qu’il s’est mis à l’abri, est considérée comme un abandon de poste.

Dans un message adressé aux Malgaches, il a indiqué qu’il n’abandonnera pas son poste. Il n’y aura donc pas de démission comme l’exigent les manifestants rejoints par une partie de l’armée. Alors que la chute de son régime est imminente selon plusieurs observateurs, le Président Rajoelina vient de renforcer la survie de son mandat.

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Même absent, il continue de tenir des dés qu’il joue à sa guise pour contrôler la situation. Dans le décret portant dissolution de l’Assemblée nationale, il évoque l’article 60 de la Constitution, qui lui donne plein droit de mettre fin aux fonctions du Parlement. Le décret ne précise pas clairement les raisons de la dissolution. En « raison de l’urgence », Andry Rajoelina ordonne l’application immédiate du décret « dès sa publication par émission radiodiffusée et/ou télévisée, indépendamment de son insertion au Journal Officiel de la République ».

Un décret contesté

Selon le vice-président de l’Assemblée nationale, le décret du Président Rajoelina est « dénué de validité juridique, en l’absence de validation formelle ». Il constate que le document publié sur la page Facebook de la Présidence de la République ne porte ni la signature du Chef de l’État ni de tampon officiel.

Il faut signaler que les manifestations ne s’estompent pas. Les militants de la Gen Z, avec le soutien d’une partie de l’armée et des organisations syndicales, restent déterminés. Dans ce contexte tendu, l’intervention militaire d’une puissance étrangère est redoutée. La France, qui a contribué à l’exfiltration du Président Andry Rajoelina, réaffirme son engagement pour le respect de l’ordre institutionnel.