Alino Faso assassiné ? Abidjan répond à Ouagadougou

Juillet 30, 2025 - 16:30
Juillet 30, 2025 - 18:04
Alino Faso assassiné ? Abidjan répond à Ouagadougou

En conférence de presse du Conseil des ministres ce mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien s’est prononcé sur le décès d’Alino Faso. L’activiste burkinabè a trouvé la mort en détention par suicide selon le Procureur de la République.

Côte d’Ivoire – Décès d’Alino Faso : le gouvernement réagit aux accusations du Burkina Faso

Alino Faso mort par suicide ou assassiné ? Sur la question, la réponse d’Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement est sans équivoque. Il invite l’opinion à s’en tenir au communiqué du Procureur qui indique clairement la cause du décès. Il rappelle que selon ledit communiqué, Alino Faso est mort par suicide. Selon le communiqué du magistrat, Alino « s’est pendu à l’aide de son drap de lit, après avoir tenté sans succès de s’ouvrir les veines du poignet ».

Le porte-parole du gouvernement a indiqué que si le Procureur n’avait pas « suffisamment d’éléments », il n’aurait pas évoqué la thèse de suicide. « Nous sommes désolés pour ce décès, mais je veux dire que tout a été fait dans les normes. Il est simplement regrettable qu’on vaille exploiter à des fins politiques le décès d’un être humain. C’est un homme qui est mort, c’est une famille qui est impactée », a déclaré Amadou Coulibaly. Sur l’impact de la mort d’Alino Faso sur les relations entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, il fait savoir qu’elles étaient déjà très dégradées.

Ouagadougou rejette la thèse du suicide et dénonce un « assassinat crapuleux ». Une grave accusation qui n’émeut visiblement pas Abidjan. Amadou Coulibaly fait savoir que ce n’est pas la première fois que les autorités burkinabè agite de grave accusations contre la Côte d’Ivoire. Il a rappelé qu’Abidjan attend toujours les preuves des accusations de déstabilisation.

Traoré Alain Christophe, alias Alino Fasoétait poursuivi pour « intelligence avec des agents d’un Etat étranger de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire ou à ses intérêts économiques essentiels, « complot contre l’autorité de l’Etat, diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population », « rassemblement des renseignements de nature à nuire à la Défense nationale dans l’intention de les livrer à un Etat étranger et espionnage »..


Ce mercredi, plusieurs manifestants ont marché sur l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso pour réclamer le rapatriement du corps de leur compatriote. Ils se joignent à leurs autorités pour dénoncer un assassinat et exigent que la lumière soit faite sur cette affaire.