Jour du dépassement : à partir d'aujourd'hui, l'humanité vit à crédit

Juillet 24, 2025 - 12:40
Jour du dépassement : à partir d'aujourd'hui, l'humanité vit à crédit

Nous sommes jeudi 24 juillet, et l'humanité a consommé l'intégralité des ressources naturelles que la planète est capable de renouveler en 365 jours.

Après un recul de trois semaines en 2020 en raison des confinements mis en place partout dans le monde pour répondre à la crise de la COVID-19, le « jour du dépassement » était l'an dernier revenu à la même date qu'en 2019, soit le 28 juillet. 

Calculé tous les ans depuis 1986 par l’ONG Global Footprint Network, le « jour du dépassement de la Terre » comparait jusqu'à il y a peu plus de 15 000 données fournies par des agences des Nations Unies, comme l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l’empreinte écologique de l’Homme avec la biocapacité de la planète. Des données actualisées avec un décalage de trois à quatre ans, en moyenne, avec l'année en cours. 

Afin de parvenir à une évaluation plus précise, le Global Footprint Network considère désormais des données fournies par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) ou encore par le Global Carbon Project, afin de quantifier les émissions mondiales de gaz à effet de serre et leurs causes. 

Si l'on compare sur une échelle de temps plus longue, le jour du dépassement arrive tout de même 100 jours plus tôt qu'il y a 40 ans. Jusqu'à la fin de l'année, nous allons donc vivre sur les réserves de la Terre pour continuer à nous nourrir, nous chauffer, nous déplacer... Une surexploitation des écosystèmes qui compromet leur capacité à se régénérer. 

Jusque dans les années 1960, l’humanité est parvenue à exploiter moins de ressources naturelles que la capacité de la Terre à les reconstituer et à absorber les gaz à effets de serre. Un seuil fatidique franchit en 1970, où la planète est devenue déficitaire le 357e jour. 

En cause : la déforestation, la pêche intensive, la croissance démographique et les émissions de CO2 toujours trop importantes : « Les émissions de gaz à effet de serre représentent à elles seules 60 % de notre empreinte écologique mondiale », et ont augmenté de +6,6 % par rapport à 2020, rappelle l'ONG dans son rapport. En 2025, il faudrait 1,7 planète Terre pour compenser l'empreinte humaine.

Concrètement, ce dépassement des capacités de la planète se traduit de plusieurs manières : acidification des océans, disparition des espèces, érosion des sols, pénurie d’eau ou encore augmentation de la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Selon Global Footprint Network et le WWF, « des signes encourageants » indiquent cependant qu’il est « possible d’inverser la tendance ». Malgré la croissance démographique et de l’économie mondiale, le jour du dépassement stagne depuis 2011, relativisent les organisations. 

Pour atteindre les objectifs définis par le GIEC, qui visent à réduire les émissions de carbone de 43 % dans le monde d'ici à 2030 par rapport à 2010, il faudrait que le jour du dépassement recule de 19 jours par an au cours des sept prochaines années.