RDC : l’ex-président Joseph Kabila sort enfin du silence


Après à la sanction de peine de mort requis contre lui annoncée le 22 aout, Joseph Kabila sort enfin du silence. Jugé par contumace par la Haute Cour militaire, l’ancien président de la RDC est accusé de complicité avec le groupe AFC/M23, soutenu par le Rwanda. Trahison, complot, crimes de guerre, viols et apologies : autant de chefs d’accusations auxquels il n’a pas répondu. Dans un texte, consulté par RFI, l’ex chef d’État critique à nouveau son successeur et interpelle la communauté internationale.
RDC: l’ex-président Joseph Kabila sort du silence après la réquisition de peine de mort contre lui
« Je parle non pas par faiblesse ni par crainte pour mon destin personnel, mais par profonde inquiétude pour l’avenir de mon pays » : Joseph Kabila pointe du doigt, la levée de son immunité par le Sénat en mai. Il qualifie cette décision d’illégale et contraire à la constitution. Il réfute les acussations de trahison, de crimes de guerre, de meurtre, de viol, de torture, de soutien à une insurrection armée et de complicité avec l’AFC/M23. Il déclare qu’aucune preuve palpable n’a été présentée pour étayer ces charges.
L’ancien président de la RDC rejette les accusations portées contre lui, les qualifiant de mensongères et de politiquement motivées. Il estime que ces accusations sont orchestrées par des dirigeants qui cherchent à échapper à leurs propres responsabilités.
Pour lui, ce procès n’a rien à voir avec la justice. Il pense que l’objectif est de :
- réduire l’opposition au silence;
- écarter un acteur politique important;
- permettre au régime de diriger sans partage et pour toujours.
Selon lui, le but final est de modifier la Constitution.
Mais Joseph Kabila ne s’arrête pas seulement à son cas. Il élargit le propos : » Ces quatre dernières années, dit-il, plusieurs dizaines d’officiers supérieurs de l’armée et de la police ont été arrêtés, détenus sans procès. »
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Joseph Kabila va encore plus loin. Il accuse directement la famille de Félix Tshisekedi et ses alliés politiques d’être impliqués dans le pillage des provinces minières du Katanga.
L’ancien président reste pessimiste par rapport aux efforts de paix. Il affirme que même après la signature d’un accord avec le Rwanda, les gens continuent de se faire tuer. Il est convaincu qu’il n’aura pas la paix avec des accords incomplets ou des procès qui ne visent que certaines personnes. Pour lui, il faut un vrai dialogue où tous les acteurs du conflit participent.
Mais le président actuel, Félix Tshisekedi, n’est pas d’accord. Il refuse de parler avec son prédécesseur. Il a même déclaré quelques jours auparavant qu’il faut se battre jusqu’au bout contre « ces Congolais qui travaillent pour nos voisins ».