Mali : un an après Tinzawaten, Wagner échoue, l’African Corps peine à convaincre, par Wakili Alafé

Juillet 28, 2025 - 14:10
Mali : un an après Tinzawaten, Wagner échoue, l’African Corps peine à convaincre, par Wakili Alafé
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Le 25 juillet 2024, à Tinzawaten, dans le nord du Mali, le groupe Wagner subissait une lourde défaite face aux djihadistes du JNIM. Un an plus tard, le bilan sécuritaire de la présence russe au Mali reste catastrophique.

Mali : Après l’échec de Wagner, l’African Corps à la peine

Malgré des opérations musclées et une présence affichée aux côtés des Forces armées maliennes (FAMa), Wagner n’a pas réussi à stabiliser la situation. Accusé de multiples exactions contre les civils, le groupe paramilitaire russe, a vu son image se dégrader, précipitant l’arrivée de son remplaçant : l’African Corps (AC), officiellement adossé au ministère russe de la Défense.

Sur le terrain, le JNIM et l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) ont renforcé leur emprise sur de vastes zones du nord et du centre du pays. Kidal, Taoudénit, Ménaka ou encore Gourma-Rharous sont désormais hors de contrôle de l’État. Les djihadistes évoluent librement, imposent des taxes, recrutent dans les villages abandonnés par les services publics et l’armée.

Loin d’enrayer cette dynamique, l’African Corps peine à s’imposer. Mal intégré, en tension avec certaines unités maliennes, et sans stratégie claire, il reproduit les erreurs de Wagner. Le Kremlin poursuit néanmoins sa volonté d’enracinement en Afrique, entre coopération militaire, influence politique et intérêts miniers.

La facture est lourde pour Bamako avec l’isolement diplomatique, le surcoût financier, les violations des droits humains, et l’aggravation du ressentiment dans les communautés locales. La promesse de souveraineté sécuritaire se heurte à une réalité brutale.

Un an après Tinzawaten, le Mali fait face à une impasse stratégique. Ni la France hier, ni Wagner aujourd’hui, ni l’African Corps demain ne peuvent gagner seuls la guerre contre le terrorisme. Une stratégie centrée sur les populations, la justice sociale , le développement local et une armée républicaine peuvent inverser la tendance, sans oublier le renforcement de la coopération sécuritaire avec le partage d’informations et de renseignements, au de l’ AES.

Alafé Wakili (DG de l’Intelligent d’Abidjan).