La Côte d’Ivoire innove et séduit le marché obligataire japonais

Juillet 21, 2025 - 16:10
Juillet 21, 2025 - 17:36
La Côte d’Ivoire innove et séduit le marché obligataire japonais

La Côte d’Ivoire a franchi une étape inédite en accédant pour la première fois au marché obligataire japonais à travers l’émission réussie d’un samouraï bond d’un montant de 50 milliards de yens (environ 336,2 millions de dollars). L’ annonce a été faite ce jeudi 17 juillet 2025 par le ministère des Finances. Il s’agit d’une première pour un pays d’Afrique subsaharienne.

La Côte d’Ivoire franchit une étape inédite en accédant au marché obligataire japonais avec $336,2 M Samurai bond

La Côte d’Ivoire rejoint ainsi un groupe  de pays ayant ayant déjà accès aux marchés de capitaux nationaux tels que l’Australie (1972), le Mexique (1972), le Brésil (1973), la Malaisie (2019), l’Egypte (2022 et 2023), l’Indonésie et la Roumanie (2024).

Les obligations dont il est question ici sont un type de prêt que des pays comme la Côte d’Ivoire peuvent obtenir au Japon. Elles sont libellées en yens, la monnaie japonaise, et sont négociées à la Bourse de Tokyo. Seuls les emprunteurs étrangers peuvent les utiliser pour trouver de nouvelles sources d’argent. La Côte d’Ivoire a ainsi pu emprunter à un taux fixe de 2,3% sur 10 ans, et de nombreux investisseurs japonais ont montré un grand intérêt après que les représentants ivoiriens les aient rencontrés en avril.

Cette opération arrive alors que le pays tente de s’engager dans une stratégie massive de diversification des financements extérieurs. Depuis le début de l’année 2025 en effet, il a déjà mobilisé 1,75 milliard de dollars à travers une émission d’eurobond en mars, avec une maturité de 11 ans (échéance en 2036). A cela s’ajoute une levée de 220 milliards FCFA (388 millions de dollars) via une émission libellée en francs CFA, bien que celle-ci ne soit pas un eurobond en devise forte.

L’émission nippone a également été labellisée environnement, social, gouvernance (ESG). Il s’agit d’ une première sur ce segment pour un émetteur africain, après avoir reçu le soutien de la Japan Bank for International Cooperation (JBIC), institution notée A+, qui a octroyé une garantie partielle pour renforcer la crédibilité de l’opération.

Dans un contexte marqué par la volatilité sur les marchés internationaux, cette opération devient un tournant dans l’accès des pays africains aux financements alternatifs.