Présidentielle en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam met en garde

Juillet 19, 2025 - 12:00
Juillet 19, 2025 - 13:00
Présidentielle en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam met en garde

Tidjane Thiam ne passe aucune semaine sans faire de rencontres importantes en vue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire de fin octobre prochain. Sa dernière mise en garde en dit long sur le résultat de ses manœuvres.

Présidentielle en Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam prévient après avoir tout verrouillé

Le président Tidjane Thiam du PDCI-RDA était en France lorsque la justice ivoirienne a acté la décision de son retrait de la liste électorale pour double nationalité. Alors qu’il est exclusivement ivoirien, le président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire s’est juré de tout mettre en œuvre pour éviter un passage en force du régime Ouattara, engagé dans des manœuvres éliminatoires de ses principaux adversaires.

Depuis son exil forcé, le patron du PDCI mène une offensive diplomatique d’envergure pour obtenir des conditions d’une élection présidentielle en Côte d’Ivoire justes, transparentes et inclusives. De l’Union européenne aux groupes de pression français et américain, l’ancien patron de Crédit Suisse ne ménage aucun effort pour rallier tout le monde à la cause juste.

Pour mémoire, le Président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Charles Blé Goudé et Tidjane Thiam lui-même sont tous écartés du processus de l’élection présidentielle en approche en Côte d’Ivoire pour des condamnations controversées par la justice ivoirienne. Si l’opposition ivoirienne maintient la pression sur le régime Ouattara pour l’amener à réviser la liste électorale et inclure les différents leaders dans la course, Tidjane Thiam, lui, joue une partition déterminante dans le ralliement de l’opinion internationale à la cause de l’opposition ivoirienne.

U.E. : quand Michael GAHLER charge le régime d’Abidjan

Sur ce plan, les nouvelles sont bonnes puisque dernièrement, le très influant parlementaire européen M. Michael GAHLER, du groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens), membre de la Commission des affaires étrangères et de la Délégation à l’Assemblée parlementaire Afrique-UE, a porté une lourde charge contre le gouvernement d’Alassane Ouattara. Il a exigé des conditions d’élections inclusives, transparentes, avec une liste électorale à mettre aux normes avant le scrutin. Il a surtout indiqué une attention particulière portée sur les agissements des personnes jouant à intimider les opposants, notamment en préparant la violence, en vue de poursuites à venir.

Michael GAHLER pointe également les discours incendiaires de membres du parti au pouvoir qui refusent un jeu démocratique, notamment par leur refus d’une RLE ou de l’inclusion des candidats éliminés à dessein. Il a même exigé l’arrêt de la campagne d’emprisonnement de leaders politiques, comme Innocent Yao Nguessan, président de la Jeunesse rurale du PDCI, incarcéré pour de supposés faits de « terrorisme » ou « d’attentat et complot contre l’autorité de l’État », voire de « participation à un mouvement insurrectionnel » en 2020, lors de la désobéissance civile. Il a également demandé à la représentation de l’Union européenne en Côte d’Ivoire de dénoncer les dérives en cours dans le pays.

Selon nos informations, cette phase visible de l’iceberg n’est rien par rapport aux différents engagements obtenus par Tidjane Thiam auprès de plusieurs institutions internationales quant au regard qu’elles portent sur le scrutin. Des mesures de rétorsion sont prêtes à être adoptées par ces différentes institutions et pays contre les fauteurs de troubles en Côte d’Ivoire. C’est ce qui fait dire au Président du PDCI-RDA qu’il n’y aura pas d’impunité pour les personnes espérant faire usage de la violence pour un passage en force.

Le Président Tidjane Thiam a déclaré à ce propos : « Il vaut mieux prévenir que guérir. Ceux qui pensent qu’ils vont se sortir de la situation actuelle par la violence se trompent… »

La responsabilité d’Alassane Ouattara relevée

Le Président Alassane Ouattara, dernièrement en tête-à-tête avec le président Emmanuel Macron, s’est vu transmettre les préoccupations des partenaires internationaux sur l’ambiance préélectorale en Côte d’Ivoire. Selon plusieurs sources concordantes, il lui a été insistamment demandé de prendre toutes les dispositions nécessaires pour parvenir à une élection juste, inclusive et transparente afin d’éviter toute crise liée à cette élection.

Des médias français donnent également le ton en s’étonnant de voir le Président Alassane Ouattara, victime dans le temps d’exclusion, manœuvrer pour exclure ses adversaires. Un point a été mis par ces médias sur le fait qu’il n’y aura pas d’armée française cette fois pour venir à sa rescousse si la situation venait à dégénérer à l’occasion de l’élection présidentielle qui se prépare en Côte d’Ivoire sur fond de contestation par l’opposition.