Laurent Gbagbo à Port-Bouët, que retenir ?

Attendu à Port-Bouët ce samedi 7 juin 2025, Laurent Gbagbo a répondu présent. Devant une foule de militants du Parti des Peuples Africains de la Côte d’Ivoire (PPA-CI), l’ancien président de la République s’est exprimé sur l’actualité politique notamment sa radiation de la liste définitive électorale. Une décision qu’il qualifie de coups politiques et se dit prêt à se battre pour son honneur et pour le peuple.
Laurent Gbagbo clame son innocence : « je ne suis pas un voleur »
Laurent Gbagbo et plusieurs candidats de l’opposition ont été expulsés de la liste définitive des élections présidentielles 2025 en Côte d’Ivoire par la Commission Électorale Indépendante (CEI). Une décision que l’ancien président ivoirien a du mal à comprendre. Il trouve inconcevable sa radiation ainsi que celle de Tidjane Thiam et de Guillaume Soro. La raison évoquée pour le cas de l’homme de 80 ans est ses antécédents avec la justice. Bien qu’il soit acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour Pénale Internationale, il est toujours sous le coup d’une condamnation de 20 ans de prison pour « braquage » de la BCEAO.
Un thème qu’il trouve brutal pour désigner un vol, et ce, bien qu’il ne soit pas un voleur. Il a clamé haut et fort son innocence et estime que les responsables de la CEI savent qu’il n’est point un voleur. Il défie à cet effet, tout homme politique de ce pays pouvant le traiter de ce nom. « Ici, en Côte d’Ivoire, parmi tous ceux qui font de la politique, moi Gbagbo, personne ne peut me traiter de voleur », a-t-il laissé entendre. Ainsi, il décide de battre pour son honneur, sa dignité et son intégrité. « Comme ils veulent qu’on se batte, on va se battre. »
Laurent Gbagbo prêt pour la bataille politique en Côte d’Ivoire
Pour quelqu’un qui a commencé la politique à 18 ans, Laurent Gbagbo estime que s’il est encore debout à 80 ans, c’est parce qu’il sait recevoir des coups. Plus loin, il affirme qu’il sait également en donner, et ce, quand il faut. L’ancien chef d’État a exprimé son rare le bol et prévient ses détracteurs et opposants politiques. « Attention, attention, vous êtes en train d’aller trop loin. Trop, c’est trop ! Je m’appelle Gbagbo Laurent, je ne sais pas s’ils sont au courant ».
Il invite ses militants et sympathisants à être prêts pour la bataille. « Mes amis, soyez prêts pour la bagarre. On va se bagarrer », a-t-il souligné. Cependant, il les convie à être vigilants dans leurs faits et gestes pour ne pas tomber dans la provocation du camp adverse. Par ailleurs, il a balayé du revers de la main l’argument sur son âge avancé pour prétendre briguer un autre mandat.
« Il y en a qui disent que Gbagbo (80 ans) est trop vieux, mais entre moi et Alassane Ouattara (83 ans) qui est vieux ? Celui qui est candidat pour un 4e mandat, il n’est pas candidat et nous ferons tout pour qu’il ne soit pas candidat », a confié l’ancien chef d’état qui estime que l’actuel président n’est pas éligible. Selon la constitution, un citoyen a droit à deux mandats. Cependant, le conseil constitutionnel a autorisé Alassane Ouattara à se présenter en raison du référendum de 2016 qui annule les deux premiers mandats de ce dernier.