Niger : Tiani fidèle à sa rhétorique anti-néocoloniale

Juillet 26, 2025 - 16:10
Niger : Tiani fidèle à sa rhétorique anti-néocoloniale
Niger : Tiani fidèle à sa rhétorique anti-néocoloniale

Au Niger, le régime militaire commémore ses deux ans de gestion. A l’occasion, le général Tiani s’est adressé aux Nigériens dans un message solennel. Le président du gouvernement de transition reconnaît que des difficultés persistent et appelle à la patience. Fidèle à sa rhétorique anti-néocoloniale, le général Abdourahamane Tiani persiste avec ses accusations contre les « forces impérialistes ».

Niger : 2 ans après le coup d’Etat, Tiani continue d’accuser les « forces impérialistes »

Ce samedi 26 juillet 2025, cela fait exactement deux ans que le Niger est gouverné par un régime militaire de transition. Ce jour-là, le général Abdourahamane Tiani a été porté au pouvoir par ses camarades militaires à la suite d’un coup d’Etat contre le régime de Mohamed Bazoun. Très vite, comme Ibrahim Traoré et Assimi Goita, l’homme fort du Niger s’est dressé contre l’occident, notamment contre la France qui était perçue comme la tutelle du régime de Bazoum.

Le régime militaire s’est installé avec un discours « anti-français ». Un narratif qui marche bien dans la sous-région depuis la vague de coups d’Etat. Pour le général Tiani qui se réclame souverainiste, le premier combat à faire est de libérer totalement son pays des mains des « forces impérialistes ». Son discours, deux ans après le cup d’Etat, montre que ce combat est loin de prendre fin.

Le général Tiani et son équipe ne visent pas que la France. Dans la sous-région, ils ont pris leur distance avec des dirigeants de certains pays soupçonnés de complicité avec la France. Le Bénin, le Nigeria et la Côte d’Ivoire ont particulièrement fait les frais de leur soutien aux sanctions prises par la CEDEAO pour réprimer le coup d’Etat du 26 juillet 2023.

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Dans son discours à la Nation, le général Abdourahamane Tiani affirme que depuis le 26 juillet, le « système réactionnaire néocolonial de mise sous tutelle du Niger » qui a été renversé par « l’engagement patriotique » a continué ses agissements. Il accuse ledit système d’avoir tenté d’organiser le « blocus total » du pays. Il a déclaré que ces « forces impérialistes » ont agi par l’intermédiaire de la CEDEAO pour porter des coups au Niger. Des tentatives, qui selon le président nigérien, ont échoué. Il a argué que cet échec a donné lieu à d’autres stratégies, toujours dans le but de la déstabilisation du pays. Il accuse les détracteurs du Niger « d’opérations terroristes d’éclats, d’actions économiques subversives, de manipulations politiques internes et de guerre informationnelle ».

Appel à la patience…

Pour le général Tiani, dans un contexte aussi complexe, il n’est pas possible de mettre en place avec réussite un projet politique pour le développement du pays. « Nous avons besoin d’une organisation adaptée à notre contexte pour réaliser notre projet politique et parvenir à des résultats probants », a-t-il déclaré.

Il affirme qu’aucun projet politique à l’échelle d’un pays ne s’est réalisé dans la précipitation et dans un coup délai. « Cela est particulièrement est vrai pour le cas du Niger en tenant compte de notre histoire politique singulière, des enjeux liés à l’exploitation de nos ressources naturelles et de l’adversité sans précédent à laquelle nous faisons face aujourd’hui », a indiqué le général Tiani.