Hugues Sossoukpè arrêté à Abidjan : le Bénin s’explique enfin


Le porte-parole du gouvernement béninois s’est prononcé sur l’arrestation et l’extradition du journaliste et activiste Hugues Sossoukpè. Wilfried Léandre Houngbédji a levé un coin de voile sur les circonstances de cette interpellation jugées « illégale » au regard du statut de réfugié du journaliste.
Bénin : le gouvernement se prononce sur l’arrestation de Hugues Sossoukpè
Selon les dires du porte-parole du gouvernement, l’arrestation suivie de l’extradition de Comlan Hugues Sossoupkè n’a pas été faites dans une méthode de gangsters. Contrairement à ce qui se dit en l’absence d’une clarification officielle, Wilfried Léandre Houngbédji assure qu’il ne s’agit pas d’un enlèvement. « Vous ne pouvez pas dire que ça a été fait en dehors de toutes connaissances des autorités ivoiriennes », a-t-il dit.
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Le porte-parole du gouvernement béninois a formellement indiqué « qu’il y a eu de la coopération entre deux pays dans les règles de l’art pour que l’intéressé soit interpellé ». Si on s’en tient donc à cette déclaration faite ce dimanche sur la chaine privée Canal 3, les autorités ivoiriennes étaient donc au courant de cette opération.
J’ai lu comme vous que des agents de police sont allés le chercher dans le pays (Côte d’Ivoire) où il résidait depuis un moment. On a pu dire qu’il a été invité exprès par le pays ami dans lequel on l’a pris. Selon les informations que j’ai, il résidait déjà dans ce pays-là et ce sont des agents de police qui sont allés le chercher et qui l’ont ramené au Bénin.Wilfried Léandre Houngbédji
Cette version des faits est contradictoire à celle défendue par les proches du journaliste Comlan Hugues Sossoukpè. Ses avocats ont indiqué que son extradition n’a suivi aucune règle en la matière. Selon les informations communiquées, il n’aurait pas été présenté à un juge ivoirien avant d’être envoyé manu militari à Cotonou par un avion spécialement affrété.
Sans insister sur les conditions de l’interpellation, le porte-parole du gouvernement fait savoir que le plus important, c’est l’opportunité que la justice offre désormais à Hugues Sossoukpè de s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Il serait dans le viseur de la justice depuis fort longtemps avec une série de plaintes. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, la première plainte enregistrée dans ce dossier est venue d’un particulier, un chef d’entreprise, victime présumée des écrits de Comlan Hugues Sossoukpè.
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Déposé à la prison civile de Ouidah avec une rapide présentation au procureur spécial de la Cour de répression et des infractions économiques (Criet), Comlan Hugues Sossoukpè est accablé par quatre chefs d’accusation. Il est poursuivi pour « incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement par le biais d’une communication électronique et apologie du terrorisme ».
Une arrestation qui suscite l’indignation
L’arrestation de Comlan Hugues Sossoukpè n’est pas passée inaperçue. Plusieurs personnes et organisations ont réagi à travers le monde pour demander sa libération. Des organisations de défense des droits humains et de défense de la liberté de la presse sont montées au créneau pour dénoncer une arrestation arbitraire.